Un Sarrasin à l’assaut de Gland

Vaud • Dans la région nyonnaise, autrefois bastion de la gauche radicale, un seul candidat du POP se présente aux communales du 28 février. Rencontre avec Larry Sarrasin 28 ans, vice-président du POP-Vaud et candidat au Conseil communal de Gland avec la liste PS-Verts-POP.

Larry Sarrasin en pleine distribution de tracts dans un bistrot de Nyon.

Dans le district de Nyon, les élections communales auront un petit goût amer pour le POP, puisqu’il n’y aura qu’un seul candidat à Gland. Cette région qui a longtemps été un terreau fertile pour le parti ouvrier et populaire connaît une passe difficile. A Nyon, suite au retrait de Claude Dupertuis, aucun candidat à l’exécutif et au législatif ne se présente. Difficile à imaginer, alors qu’il fut un temps où la commune comptait plusieurs municipaux popistes, comme le médecin Armand Forel entre autres.

Pourquoi vous représenter au Conseil communal de Gland?

Larry Sarrasin Gland est en pleine mutation et pour moi il y a clairement la volonté d’amener des idées du POP dans ma commune. Comme inciter à la construction de logements à loyers abordables et de coopératives ou développer plus la mobilité douce et les transports publics. Il y a aussi un grand projet pour le réaménagement de la gare de Gland et la place qui l’entoure, pour permettre d’avoir un vrai centre. Un marché hebdomadaire vient même de se créer. En ce qui concerne le logement, sur la région de la Côte, il y a clairement un abus de la part des régies et des propriétaires relativement aux prix des loyers. Des loyers très élevés ne peuvent pas se justifier par le simple fait que nous sommes sur la Côte et que nous avons «vue» sur le lac!

Le climat politique à Gland est-il propice à la gauche?

La droite est majoritaire au Conseil communal (UDC 7, PLR 17) et le plus grand groupe représenté, qui se nomme «gens de Gland» et compte 28 conseillers communaux, se définit comme un groupement citoyen sans étiquette, mais il est clairement de droite. Le syndic Gerald Cretegny est PDC. Il y a constamment des attaques frontales du PLR sur tout ce qui touche aux impôts, ce qui fait capoter de nombreux projets. Je regrette, par exemple, que la création d’une piscine couverte, soutenue par la gauche, ait été plombée par un référendum lancé par le PLR, qui trouvait le projet trop coûteux. Le but du PS, des Verts et du POP sera de stopper le PLR et la majorité de droite. Enfin, si la troisième réforme de l’imposition des entreprises (RIE3) passe, la commune perdra environ un million de francs, ce qui sera tout bénef’ pour la droite, qui pourra effectuer des coupes budgétaires dans le social ou l’éducation.

Qu’avez-vous réalisé en tant que conseiller communal?

Depuis mon entrée en cours de législature fin 2013, j’ai participé à une commission où nous nous sommes activement penchés sur le problème du «littering» (déchets sur la voie publique, ndlr.), notamment sur la plage et les espaces verts de Gland. Sinon je prépare un postulat pour que Gland se déclare zone hors TISA, comme d’autres villes l’ont déjà fait. Mais dans les petites villes comme la mienne, les débats sont plus techniques que politiques.

Claude Dupertuis, municipal à Nyon, ne se représente pas, et il n’y a aucun candidat popiste au conseil communal et municipal dans cette ville. N’est-ce pas un peu frustrant pour une ancienne ville popiste?

Oui c’est frustrant! Depuis des mois, les médias déclarent que le POP dans la région va disparaître. C’est faux! Certes, il n’y aura plus de membres à l’exécutif et au législatif de Nyon, mais la volonté de notre section est de se reconstruire, de trouver des nouveaux membres et d’être plus régulièrement sur des stands. On a cherché des candidats, mais nous ne voulions pas proposer cinq candidats popistes quasiment inconnus seuls sur une liste, ça n’aurait servi à rien! Il faut aussi se l’avouer, nous n’avons pas les moyens financiers qu’ont d’autres partis et la classe populaire que nous défendons est souvent abstentionniste et déçue du système politique. Mais j’ai bon espoir pour que dans cinq ans on revienne avec une liste POP dans le chef-lieu du district, sans oublier l’objectif plus proche des élections cantonales de 2017. Je vais quitter prochainement la vice-présidence du POP Vaud pour en partie, me consacrer plus à la politique régionale et promouvoir nos idées dans le secteur nyonnais.

Propos recueillis par Christophe Grand