A quand la fin du jeu de dupes?

Il faut le dire • Quand il s’agit de se faire de l’argent, en Suisse, on ne recule devant rien. UBS et le Crédit suisse figurent parmi les banques qui ont créé le plus de sociétés offshore via le cabinet panaméen Mossack Fonseca et quantité d’autres proviennent de dizaines d’études d’avocat basées en Suisse. «La création ou détention d’une société offshore n’est absolument pas illégale si la personne déclare ses actions et sa fortune dans son pays de résidence. Il y a toutes sortes de raisons légitimes de détenir une offshore», affirmait l’avocat genevois Christian Lüscher, interrogé par la RTS, précisant que lui-même n’administrait aucune de ces sociétés.
Il est pourtant de notoriété publique que dans des très nombreux cas, celles-ci servent à l’évasion fiscale voire à couvrir des activités illégales...

Quand il s’agit de se faire de l’argent, en Suisse, on ne recule devant rien. UBS et le Crédit suisse figurent parmi les banques qui ont créé le plus de sociétés offshore via le cabinet panaméen Mossack Fonseca et quantité d’autres proviennent de dizaines d’études d’avocat basées en Suisse. «La création ou détention d’une société offshore n’est absolument pas illégale si la personne déclare ses actions et sa fortune dans son pays de résidence. Il y a toutes sortes de raisons légitimes de détenir une offshore», affirmait l’avocat genevois Christian Lüscher, interrogé par la RTS, précisant que lui-même n’administrait aucune de ces sociétés.

Il est pourtant de notoriété publique que dans des très nombreux cas, celles-ci servent à l’évasion fiscale voire à couvrir des activités illégales. La quantité de ces sociétés créées depuis la Suisse aurait d’ailleurs augmenté depuis 2005, date à laquelle le pays signait un accord sur la fiscalité de l’épargne permettant de taxer les revenus de la fortune des citoyens européens, de l’aveu de l’un des associés de Lenz et Staehelin, le plus grand bureau d’avocats d’affaires suisse, également interrogé par la RTS.

En d’autres termes, ne pouvant plus échapper à l’impôt aussi facilement, les riches Européens ont eu recours au service des banques et avocats de la Confédération pour cacher leur fortune autrement, recherchant les failles des textes pour que tout ceci demeure le plus légal possible.

Comme l’écrit le quotidien Le Monde, dans la même logique, «les Panama Papers démontrent aussi l’extraordinaire propension des banques à se jouer des changements réglementaires. Qu’un pays durcisse sa législation antiblanchiment sous la pression internationale, qu’il lance des contrôles pour vérifier l’identité des bénéficiaires réels des sociétés offshore, et voilà le stock de sociétés offshore des banques qui se déplace dans un pays plus accueillant».

Alors que l’on tient à la population un discours d’austérité et de caisses vides, que l’on demande aux plus démunis de se serrer encore la ceinture, les plus riches, eux, développent des stratégies de plus en plus complexes pour éviter de partager, aidés par des intermédiaires sans scrupule qui s’enrichissent également au passage. Mise devant ces faits criants d’immoralité, la population acceptera-t-elle encore longtemps ce jeu de dupes?