3,2 milliards de fortune et 170 licenciements

SUISSE • Le groupe Bata a annoncé la fermeture de ses magasins en Suisse. Le syndicat Unia dénonce les conditions des licenciements.

Le groupe Bata, l’un des leader mondiaux de la chaussure, dont le siège international est basé à Lausanne, a décidé de fermer l’ensemble de ses magasins sur sol helvétique d’ici fin juillet. Cela équivaut à la disparition de 29 succursales et à 170 salariés mis sur le carreau. La faute au franc fort, à la saturation du marché et surtout à la concurrence de la vente en ligne, avance le groupe. Dans un communiqué, il explique que «les magasins ne répondent plus aux nouveaux modes d’achat des consommateurs», ou encore que «les efforts de restructuration entrepris au cours des dernières années en vue de faire face à ces évolutions se sont révélés insuffisants en vue de maintenir des magasins en Suisse». Dernièrement, les médias français ont aussi dévoilé qu’en France, Bata allait prendre la même décision.

«Bata a les moyens»

Dans une prise de position, Unia réclame que Bata «fasse acte de transparence envers ses salariés sur la situation économique du groupe, sauvegarde le plus possible d’emplois et négocie un plan social». Le syndicat demande en outre «des solutions de remplacement pour les personnes en formation, le maintien des acquis lors de transfert des relations de travail à d’éventuels repreneurs, des mesures de reconversion professionnelle et des indemnités de licenciements en fonction de l’ancienneté des employés». Ce qui choque, comme le rappelle le syndicat Unia, c’est que la famille Bata, installée en Suisse, fait partie des 300 plus grandes fortunes du pays, avec plus de 3,2 milliards de fortune. Au vu des chiffres évoqués, Unia estime «Bata a les moyens et le devoir d’assurer l’avenir des employés.» Rappelons qu’actuellement, le géant de la chaussure est implanté dans plus de 60 pays avec 5000 magasins et emploie plus de 34’000 salariés.

Pressions et conditions de travail précaires

Interviewée par la RTS, une vendeuse du groupe, récemment licenciée, parle de ses conditions de travail précaires, expliquant qu’elle devait faire un maximum de chiffre d’affaire et vendre à tout prix des accessoires sous peine de devoir, à quelques reprises, mettre elle-même la main à la poche faute de ventes suffisantes. Unia rappelle que dans le canton Genève, par exemple, Bata paye actuellement ses employées au minimum salarial. Le syndicat évoque aussi des pressions faites sur les salariés pour les empêcher de se rendre auprès de syndicats ou de journalistes. Enfin, quant aux conditions de licenciements Unia dénonce «des congés dans des délais minimaux contractuels».