Black M: dérive de l’antiracisme

il faut le dire • l’annonce de la venue du chanteur de rap Black M aux commémorations de la bataille de Verdun, puis celle de sa déprogrammation, ont fait couler beaucoup d’encre

Rappelons que le maire socialiste de la ville avait prévu de faire monter sur scène le rappeur, un artiste «proposé par l’Etat», pour reprendre les paroles de l’édile.

A l’évidence, le choix d’un concert de rap (ou d’électro, ou de variété, ou de zouk, ou de yodel…) dans le cadre de ce qui devrait être un moment de recueillement constitue une faute grave, sans que l’on parvienne à savoir s’il s’agit d’une provocation délibérée ou d’un manque choquant de jugement.

Si ce genre de festivités est évidemment totalement inapproprié, on est également en droit de s’interroger sur l’opportunité pour l’Etat d’offrir une tribune à un chanteur ayant tenu des propos antisémites et homophobes («Je crois qu’il est grand temps que les pédés périssent. Coupe-leur le pénis, laisse-les morts, retrouvés sur le périphérique», On t’a humilié du groupe de Black M). Dans une autre chanson, Black M considère que la France est un pays de kouffars (mécréants), le même terme utilisé par Daech dans sa propagande antioccidentale.

A en croire la gauche au pouvoir, s’offusquer de la venue d’un aussi triste personnage, à Verdun ou ailleurs, c’est être FN. S’insurger, c’est être facho, ou pire, raciste.

Au nom de l’antiracisme dogmatique et instrumentalisé, une partie de la gauche française se trouve réduite à défendre un chanteur antisémite et homophobe, crachant allégrement sur son pays. Voilà donc où nous en sommes. Voilà donc où en est la gauche.