Non à la gourmandise des bétonneurs

Courrier des lecteurs • Thierry Cortat s’exprime contre l’initiative «Vache à lait»

Le 5 juin prochain nous devons nous exprimer sur l’initiative populaire dite «Vache à lait». Elle vise à attribuer à la route l’entier de l’impôt sur la consommation des carburants (impôt sur les huiles minérales). Ses partisans prétendent que les automobilistes sont les vaches à lait de la nation et qu’ils paient toujours plus pour la route. C’est faux. D’une part, la surtaxe des carburants est restée inchangée depuis 1974 et d’autre part, l’impôt sur les huiles minérales n’a plus augmenté depuis 1993. Actuellement, la moitié du produit de cet impôt est affecté aux routes. L’autre moitié revient à la caisse générale de la Confédération, qui peut en disposer pour financer ses autres tâches. Dès lors, où trouver les 1,5 milliard qui manqueront aux caisses fédérales en cas d’acceptation de l’initiative? Comme toujours, cela se fera par des économies. Et dans quels domaines ces économies seront-elles faites? Comme d’habitude, dans le social, la santé et la formation. Ce qui est inacceptable pour l’avenir de notre pays! Donner plus d’argent au lobby de la route, surreprésenté aux chambres fédérales, mettrait en cause la politique des transports basée sur la complémentarité de ceux-ci. La concurrence effrénée est inefficace en matière de transports, seule la collaboration entre les différents moyens de transports est efficace. Donner à la route plus d’argent, c’est satisfaire les besoins immodérés des pollueurs-bétonneurs. Prenons soin de nos paysages, dignes des plus belles cartes postales et que les touristes nous envient avec raison. Refusons l’initiative vache à lait, parce que nos paysages de rêves valent plus que de vulgaires rubans de béton.