Denis Bouvier répond à «Il faut le dire» de Julien Sansonnens

Courrier des lecteurs • Suite au «Il faut le dire» de Julien Sansonnens, paru dans votre édition du 4 novembre, je vous suggère d’ouvrir une nouvelle rubrique intitulée «Ce que Gauchebdo ne devrait pas publier». Cela permettrait à la rédaction de signifier à ses lecteurs que dorénavant la ligne éditoriale ne pourra plus être dévoyée par l’outrecuidance d’un collaborateur...

Suite au «Il faut le dire» de Julien Sansonnens, paru dans votre édition du 4 novembre, je vous suggère d’ouvrir une nouvelle rubrique intitulée «Ce que Gauchebdo ne devrait pas publier». Cela permettrait à la rédaction de signifier à ses lecteurs que dorénavant la ligne éditoriale ne pourra plus être dévoyée par l’outrecuidance d’un collaborateur tenté de claironner ses fantaisies dans «Il faut le dire». Après tout, Julien Sansonnens a le droit d’afficher son empathie avec l’interlope et salace Trump, lequel, loin d’en faire une affaire privée, exalte en public les expériences de ses turpitudes sexuelles et son total mépris des femmes.

Prétendre, par ailleurs, que les critiques adressées au candidat républicain se limitent à dénoncer ses scandaleuses provocations à l’adresse des femmes, c’est ignorer le tollé que provoque son programme ultra-populiste et liberticide. Trump a bel et bien un programme, tout de pulsions lui aussi.

«Juger l’action publique à l’aune de comportements privés, loin d’être un progrès, constitue au contraire une dégénérescence de la démocratie», est-il écrit par Julien Sansonnens: cette affirmation très réductrice au plan de la notion de comportement privé, englobant tout y compris le viol, n’est pourtant rien d’autre qu’une attaque directe aux principes et aux idéaux mêmes qui fondent la démocratie.

Pour autant, la liberté d’expression n’est ici pas remise en cause. Gauchebdo n’est sous le joug, ni de Poutine, ni d’Erdogan. ni sous celui d’un quelconque lobby. Qu’il ne le soit pas davantage sous celui d’impulsions vagabondes.