La polygamie: une violence faite aux femmes

La chronique féministe • Non seulement on les bat, non seulement on les viole, non seulement on les marie quand elles sont enfants, non seulement on les enferme, dans la maison ou sous des voiles, non seulement on leur interdit de conduire une voiture, mais, dans certains pays, on leur impose la polygamie. Une forme de violence contre les femmes. Selon un rapport de la Commission des Droits humains de 2006, il semble que cette pratique, surtout la polygynie (un homme et plusieurs femmes), remonte à la nuit des temps. Les premières causes étaient la volonté d’avoir une descendance nombreuse.

Non seulement on les bat, non seulement on les viole, non seulement on les marie quand elles sont enfants, non seulement on les enferme, dans la maison ou sous des voiles, non seulement on leur interdit de conduire une voiture, mais, dans certains pays, on leur impose la polygamie. Une forme de violence contre les femmes.

Selon un rapport de la Commission des Droits humains de 2006, il semble que cette pratique, surtout la polygynie (un homme et plusieurs femmes), remonte à la nuit des temps. Les premières causes étaient la volonté d’avoir une descendance nombreuse. Beaucoup de femmes mouraient en couches. Les enfants ne survivaient pas tous, et certains mouraient assez jeunes. Il fallait que l’homme puisse se reproduire avec plusieurs femmes pour assurer une descendance suffisante. Les enfants représentaient une source de travail et de revenus pour la famille. Et jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les guerres tuaient une majorité d’hommes, laissant des quantités de veuves derrière eux.

Une autre cause était la domination de l’homme sur la femme. Cette dernière est la plus représentative aujourd’hui. Il y a toujours eu dans le monde plus de femmes que d’hommes. Les statistiques actuelles montrent qu’approximativement 50.5% de la population mondiale est composée de femmes, et 49.5% d’hommes, ce qui représente des dizaines de millions de femmes «en trop». Dans les sociétés patriarcales, il était quasiment impossible pour une femme non mariée de subvenir seule à ses propres besoins. Le plus souvent, les femmes n’avaient reçu aucune éducation, elles dépendaient de leurs pères, leurs frères puis leurs maris pour subvenir à leurs besoins et les protéger. Les femmes non mariées étaient fréquemment exposées à la prostitution ou à l’esclavage.

De nos jours, la polygamie est interdite dans tous les pays occidentaux. En France depuis 1945, passible d’amendes et d’emprisonnement, interdiction qui frappe également les familles étrangères depuis 1993. En Belgique depuis 2008, au Canada depuis 2011, «car causant un tort aux femmes, aux enfants et à l´institution du mariage».

La polygynie est encore autorisée ou tolérée en 2007, dans une cinquantaine de pays, représentant près du tiers de la population de la planète. Dans la majorité des pays d’Afrique, surtout de confession musulmane (excepté la Turquie depuis 1926 et la Tunisie en 1957), mais également de quelques pays animistes, ainsi qu’au Moyen-Orient, en Inde, au Bangladesh, en Birmanie, en Malaisie et en Indonésie.

Qu’en disent les textes religieux?

Le judaïsme
La Torah autorisait initialement la polygamie au sein de la religion judaïque, l’importance de la descendance primant sur le reste, comme quand Sarah, stérile, propose à son mari Abraham de prendre la servante Agar. La polygamie fut interdite aux environs du XIe siècle et le demeure encore aujourd’hui.

Le christianisme
prône la fidélité comme valeur essentielle au mariage et semble avoir toujours prohibé la polygamie.

L’islam
Le Coran autorise la polygynie à certaines conditions, notamment celle de subvenir aux besoins de toutes les épouses et des enfants.

L’hindouisme
propose peut-être la position la plus ouverte. La polygamie n´est pas formellement interdite et la monogamie ne semble pas encouragée. Libre à chacun de choisir ce que sa foi lui indique.

Le bouddhisme
La monogamie, la polygamie et même la polyandrie (une femme et plusieurs hommes) existent dans les pays bouddhistes et sont considérés comme tout à fait respectables. L’attention bouddhiste est dirigée entièrement vers la qualité des relations humaines entre ceux qui sont concernés.

Aujourd’hui, l’ONU demande à ses états membres de légiférer pour interdire la polygamie, qui a de graves conséquences pour les femmes et les enfants.

Dans les pays musulmans, où la polygynie est autorisée jusqu’à quatre femmes, ce sont donc les hommes les plus riches qui peuvent se le permettre. Ils seraient 10 % de la population. Mathématiquement, cela condamne environ 10 % des hommes à rester célibataires.

Si la polygamie est interdite dans les pays occidentaux, les relations hors mariage sont nombreuses. Selon des enquêtes, elles concerneraient la moitié des gens mariés. Récemment, l’une d’elles relevait que les Romands ont plus d’aventures extraconjugales que les Alémaniques. Au moins, elles sont librement consenties de part et d’autre. D’après les statistiques, les femmes qui divorcent après la quarantaine restent généralement seules, alors que les hommes divorcés retrouvent une femme, souvent plus jeune. Et comme les femmes vivent plus longtemps que les hommes, elles se retrouvent majoritairement seules au fur et à mesure qu’elles vieillissent…

La Tribune de Genève consacrait, dans son numéro des 3 et 4 décembre, une page sur le Conseil central islamique suisse (CCIS), fondé par Nicolas Blanchot, et ses trois figures centrales controversées. Nora Illi, convertie à 18 ans, épouse de Qaasim, mère de 5 enfants, est déléguée à la cause des femmes. Toujours recouverte de son niqab, elle combat l’interdiction de la burqa, multiplie les apparitions médiatiques et les déclarations fracassantes. Elle dit de la polygynie «C’est dans la nature d’un homme de désirer d’autres femmes. Beaucoup de femmes sont égoïstes.» Fermez le ban!