RIE III, l’illusion des compensations sociales

Il faut le dire • Si l’on en croit les signes donnés par le PLR vaudois, le pacte avec le PS pour faire passer la RIEIII cantonale risque de voler en éclat après les élections de ce printemps.

On nous présente la RIEIII comme une réforme qui augmentera les impôts des transnationales installées sur sol helvétique et diminuera ceux des grandes entreprises suisses. Mais avec toutes les astuces ajoutées par le parlement fédéral, ces dernières pourront faire de telles déductions que l’on sera loin des 13-15% d’impôts sur les bénéfices promis par les différents cantons qui ont déjà imaginé une loi d’application! Par ailleurs, Pascal Broulis lui-même, grand argentier vaudois, a concédé qu’au moins 85% des PME ne tireront aucun bénéfice de la réforme. Ce cadeau fiscal aux plus riches va en revanche coûter cher à la Confédération, mais surtout aux cantons et communes, diminuant leurs rentrées fiscales.

Alors que leurs finances sont globalement saines, les grandes communes vaudoises dirigées par les PLR ont d’ailleurs opté pour des budgets 2017 très déficitaires, arguant de l’augmentation de la facture sociale. Le président du PLR, déjà en campagne pour les élections cantonales d’avril, affirmait récemment que la facture sociale est «une irresponsabilité totale du gouvernement cantonal» (à majorité de gauche, il s’entend). Prenant l’exemple des aides à l’assurance maladie, il a souligné que «bientôt tout le monde en profite, idem pour les loyers subventionnés. C’est une déviance de l’aide sociale et ce sont les personnes qui en auraient vraiment besoin qui en pâtissent».

En effet, la facture sociale augmente. Parce que la population âgée croît, parce que de plus en plus de personnes doivent recourir aux subsides à l’assurance maladie, au vu de l’augmentation régulière et sans contrôle politique des primes (souvent sans lien direct avec l’augmentation des coûts!), mais aussi en raison du deal autour de la RIE III cantonale passé par le Parti socialiste avec le PLR, qui comporte justement une compensation sociale aux cadeaux fiscaux faits aux plus riches.

Si l’on en croit les signes donnés par le PLR vaudois, ce pacte risque de voler en éclat après les élections de ce printemps.

Ne nous laissons donc pas avoir par des promesses vagues: refusons une réforme dont le but premier est de faire des cadeaux à ceux qui n’en ont pas besoin, avec des incidences sur les finances publiques et donc des prestations qui risquent de disparaître: il suffit de voir ce qui se passe dans le canton de Lucerne pour s’en persuader. Chantre de la sous-enchère fiscale , il menace de supprimer les subsides aux primes maladie, pour pallier un budget qu’il n’arrive pas à tenir!