La gauche soutiendra la candidate des Verts

Le 17 janvier, les électeurs éliront la personne qui succédera à Didier Burkhalter au Conseil des Etats.

Le 17 janvier, les électeurs éliront la personne qui succédera à Didier Burkhalter au Conseil des Etats.

Le libéral-radical Didier Burkhalter aurait pu être remplacé par un candidat du même parti, mais l’UDC a estimé qu’elle avait le droit de prétendre à prendre cette place. Sans doute pour qu’on reconnaisse à ce parti son rôle dynamique à droite.
Ainsi, deux candidats de ce bord politique seront en liste.
A gauche, les socialistes ne voulaient pas brûler de cartouches dans cette élection. Le Parti Ouvrier et Populaire,a quant à lui exprimé sa volonté de ne pas courir le risque de voir un membre de l’UDC être élu et voulait offrir à la population un vrai choix de société dans cette élection. Denis de la Reussille, président cantonal, se disait favorable à soutenir une candidature de gauche. Le parti SolidaritéS avait la même position.
Pour les Verts, l’idée même d’une candidature de l’UDC était insupportable. Cette position claire les engageait à présenter une des leurs.
Les élections verront donc s’affronter deux candidats de droite et une candidate de gauche.
Pour le parti libéral-radical, Raphaël Comte est présenté sous le slogan « du sang neuf à Berne ». Il est jeune certes, mais son sang neuf véhicule de vieilles idées. Il n’y aura pas de changement d’objectif. Avec intelligence, ce juriste continuera de défendre, parfois habilement, des intérêts qui ne constitueront pas une société équilibrée. Il est un farouche défenseur du frein à l’endettement. Mais lorsque le Conseil d’Etat s’en prend aux communes pour ce faire, le nouveau président des communes neuchâteloises s’offusque. Il martèle que cette pratique n’est pas acceptable ! A Berne, il voltigera au gré des vents.
L’UDC Pierre Hainard fait du forcing. Lorsqu’il était radical, il voulait être conseiller communal (exécutif) à La Chaux-de-Fonds. Son nom n’ayant pas été retenu, alors il a obliqué vers l’UDC et il a atteint son objectif communal en 2004 et l’a renouvelé en 2008. A peine sa candidature lancée, il vient de prendre la décision de quitter sa responsabilité ce prochain été, la tâche étant trop astreignante…
Le personnage représente l’aile modérée de l’UDC. Il accepte le jeu démocratique et se montre soucieux d’un gouvernement local aussi homogène que possible. Connu pour ses « coups de gueule », il reste attaché à des valeurs fondamentales de droite. Parviendra-t-il à équilibrer ses différents engagements ? Comment concilier par exemple la gestion des finances de la loi sur le chômage et ses intentions de ne pas s’en prendre aux jeunes ? Comme pour Comte, une telle personnalité à Berne ne servira pas le peuple neuchâtelois.

Une sensibilité écologique, un engagement social

Francine John-Calame est conseillère nationale des Verts. Elle a accédé à cette responsabilité après l’élection de Fernand Cuche au Conseil d’Etat. Cette candidate expérimentée n’est pas très connue des médias car elle ne se précipite pas dès qu’un micro ou une caméra apparaissent. Elle agit avec modestie, constance et ténacité.
Contrairement aux deux autres, sa pratique est très cohérente. Elle représente la branche sociale des Verts neuchâtelois. Pas étonnant qu’elle soit soutenue par tous les partis de gauche.
Sa sensibilité écologiste s’équilibre avec son engagement social. Elle s’oppose à la révision de la loi sur le chômage. Elle justifie sa candidature pour lutter contre la politique de la peur qu’on est en train de mettre en place en Suisse. Ses engagements précédents prouvent son attache sociale, notamment auprès de la Fédération romande des consommateurs pour le désendettement des familles ou dans le cadre l’Association de défense des chômeurs. En outre, elle est membre de l’exécutif de sa petite commune du Cerneux-Péquignot dans la vallée de la Brévine.
Cette candidature de qualité mérite le soutien le plus large.
L’équilibre vanté par la droite pour avoir au Conseil d’Etat un élu de droite et un élu de gauche n’est pas acceptable, car l’intérêt du peuple est à gauche, même s’il n’en a pas pris entièrement conscience.
A côté de ces trois candidatures « sérieuses » s’ajoutent deux équilibristes dont les candidatures justifient simplement la pratique de la démocratie.