PS, Verts et CS-POP obtiennent un tiers des suffrages et décrochent 21 sièges au Parlement. Une première.
Si la poussée de l’UDC et des Verts était prévue, celle de la gauche dans son ensemble l’était moins. Au total, PS, Verts et CS-POP progressent de 4,65%, dépassent un tiers des suffrages et obtiennent 21 députés. C’est la première fois que la gauche atteint un tel résultat depuis l’existence du canton. Le PS et les Verts progressent dans les trois districts, tandis que CS – POP se maintient dans le district de Delémont, tout en étant peut-être un peu associé à la progression socialiste aux Franches-Montagnes. Les trois partis de gauche peuvent donc être satisfaits des résultats de l’élection au Parlement.
C’est évidemment aussi le cas pour le premier tour de l’élection au Gouvernement, où la ministre socialiste Elisabeth Baume-Schneider frôle la majorité absolue, tandis que les trois autres candidats de gauche sont les trois premiers classés après les ministres sortants. Michel Thentz (PS) est à moins de 300 voix du ministre Charles Juillard (PDC), tandis que Christophe Schaffter (CS-POP), 7e avec 4’741 voix (17,9%), et Hubert Godat (Verts) ont dépassé trois candidats PDC et le conseiller national UDC Dominique Baettig. C’est une défaite pour ce dernier, mais aussi une claque pour la plupart des journalistes des principaux médias qui n’ont cessé de nous dire que c’était le candidat qui pouvait créer la surprise et bousculer le gouvernement actuel.
CS-POP résiste bien
Dans le district de Delémont, la liste CS-POP (Combat socialiste-Parti ouvrier et populaire) perd, en suffrages, une vingtaine d’« équivalents-électeurs » et passe de 9,9 à 9,6%. Cette petite baisse n’est pas due à une diminution de l’électorat de CS-POP, mais à une attraction un peu moins forte de ses candidats sur d’autres électeurs, puisque le nombre de bulletins CS-POP a passé de 786 à 835. La poussée verte dans le district (+3,3%) n’a donc pas entamé l’électorat de CS-POP.
En plus de l’excellent score de Christophe Schaffter au Gouvernement, CS-POP a un autre sujet de satisfaction : l’élection aux Franches-Montagnes de Clovis Brahier, député sortant PS ayant quitté ce parti pour CS-POP. Les apparentements n’étant pas possibles dans le Jura, CS-POP avait renoncé à présenter une liste dans ce district, ce qui aurait risqué de coûter un siège à la gauche, voire deux selon la répartition des suffrages entre les trois listes. Clovis Brahier a repris place sur la liste socialiste, mais en affirmant son appartenance à CS-POP. Cependant, les règles du Parlement l’obligent à siéger dans le groupe socialiste.
Michel Thentz près de décrocher un second siège pour le PS
Il y a tout de même un bémol important dans ce bilan positif : non seulement il n’y a pas de femme dans les élus, mais aussi dans les cinq premiers viennent-ensuite. La liste était pourtant pratiquement paritaire (14 femmes, 15 hommes). L’électorat CS-POP est-il plus machiste que les autres ? Probablement pas, puisqu’il y a quelques années, ce problème ne se posait guère. Mais c’était déjà le cas, dans une moindre mesure, en 2006 et lors des élections au Conseil de ville de Delémont en 2008. CS-POP devrait trouver des moyens pour ne pas répéter cette situation, car, même si elles semblent moins connues que certains hommes, les candidates présentées ne sont pas moins aptes à assumer des fonctions politiques.
Le 14 novembre, le second tour départagera six candidats. Si la ministre socialiste sortante (49,2% au 1er tour) est sûre d’être réélue, aucun autre candidat ne peut avoir une telle assurance. Les cinq autres (2 PDC, 1 PLR , 1 chrétien-social et 1 PS) se sont situés entre 37,1 et 30,7%, mais le dernier d’entre eux, le candidat socialiste Michel Thentz peut compter sur le renfort de nombreux électeurs Verts et CS-POP qui ne l’ont pas soutenu dès le 1er tour. Il y a donc un espoir d’un second siège socialiste au détriment du centre ou de la droite.
