Le PSS veut faire le ménage à l’Internationale socialiste

Les socialistes veulent éviter que des partis comme ceux de Ben Ali, Moubarak ou Gbagbo siègent à l'IS.

Les socialistes veulent éviter que des partis comme ceux de Ben Ali, Moubarak ou Gbagbo siègent à l’IS.

Le 26 mars, le congrès extraordinaire du Parti socialiste suisse (PSS) devrait accepter une motion de sa commission internationale visant à réformer l’Internationale socialiste. La commission propose de revoir les critères d’admission, de procéder à des réformes internes et le cas échéant d’exclure les membres douteux. En effet, l’organisation faîtière des partis sociaux-démocrates comprenait en son sein jusqu’il y a peu les partis des dictateurs Ben Ali et Moubarak. Des membres posent toujours des problèmes. Par exemple, le Front patriotique ivoirien de Laurent Gbagbo, qui a été suspendu de l’IS, mais n’est pas encore exclu. Ou encore le Parti travailliste d’Israël, qui participe à un gouvernement de « faucons ». Actuel ministre de la Défense, Ehud Barak était encore vice-président de l’IS jusqu’au 17 janvier dernier, date à laquelle il a démissionné de son parti avec l’intention de créer une nouvelle formation se situant au centre de l’échiquier politique israélien. Pour le comité directeur du PSS, qui soutient la motion de la commission internationale du parti, « l’IS ne peut être crédible que si tous ses membres s’imposent des exigences politiques et éthiques élevées. Ce n’est, à l’évidence, pas suffisamment le cas pour de nombreux partis et politiques issus de la lutte anticoloniale et qui, au fils du temps et du pouvoir exercé sont devenus répressifs et antidémocratiques. Ces partis et organisations politiques n’ont pas leur place à l’Internationale socialiste. » Les socialistes suisses devront encore convaincre leurs homologues lors du prochain congrès de l’IS.

L’IS éclate en 1914

Fondée en 1889, l’Internationale socialiste, ou IIème Internationale, a éclaté en 1914 lorsque la plupart des dirigeants socialistes des pays belligérants votèrent les crédits de guerre. Après le succès de leur révolution, les Russes créèrent en 1919 une nouvelle organisation, l’Internationale communiste. Les partis refusant les « 21 conditions » d’adhésion à l’Internationale communiste formèrent en 1923 une Internationale ouvrière socialiste. Ayant cessé ses activités durant la Seconde guerre mondiale, elle sera reformée, après quelques péripéties, en 1951 sous le nom d’Internationale socialiste. Présidé aujourd’hui par le Grec George Papandreou, l’IS compte près de 160 partis membres.