Les successeurs de Zisyadis sur le chemin de Berne

Vaud • La gauche de la gauche compte bien conserver son siège et pourrait même en emporter un second.

La gauche de la gauche compte bien conserver son siège et pourrait même en emporter un second.

Il y aura pléthore de candidats vaudois au Conseil national. Ce n’est pas moins de 22 listes, comprenant 334 candidats qui se présenteront aux élections nationales du 23 octobre pour obtenir un des 18 sièges à repourvoir. En 2007, il y avait 14 listes pour 224 candidats. A Berne, la gauche est actuellement représentée par 8 élus contre 10 à la droite. L’enjeu de ces élections est une nouvelle fois de changer ce rapport de force. Conscient de ce danger, le parti libéral-radical n’a pas hésité à réitérer son apparentement avec l’UDC. Le centre représenté par le PDC s’est allié aux Verts libéraux et au nouveau venu du Parti bourgeois et démocratique (PDB). L’extrême droite est aussi abondamment présente dans ces élections, puisqu’à côté des nationalistes de l’UDC, on trouve aussi l’Action nationale, le Mouvement des citoyens vaudois et le Parti nationaliste suisse (PNOS). Les socialistes qui comptent quatre élus à Berne ont décidé de présenter deux listes, l’une comprenant les ténors du parti, l’autre les jeunes pousses de la Jeunesse socialiste. Les Verts, qui comptent sur trois élus à Berne, font de même.

Après moult discussions à propos de la réalisation ou non d’une liste commune, les forces à la gauche de la gauche ont décidé de partir sur deux listes séparées, mais sous-apparentées. L’une s’appellera La Gauche – POP & Gauche en mouvement, l’autre La Gauche-solidaritéS, chacune comprenant 18 noms. Le POP met en tête de liste, Julien Sansonnens, vice-président du parti qui se présentera aussi à l’élection au Conseil aux Etats avec la conseillère communale lausannoise, Sarah Frund. Le député et avocat Jean-Michel Dolivo sera la tête de liste de solidaritéS. A noter que le député Bernard Borel, qui s’était résolument positionné en faveur de l’union des forces à la gauche de la gauche, sera aussi de la partie sur la liste du POP. Celle-ci comprend d’anciens députés comme Olivier Conod, Jean-Paul Dudt et Hélène Grand, ou l’actuel municipal de la Ville de Renens Jean-Pierre Rouyet, mais aussi nombre de jeunes comme le conseiller communal Jean-Baptiste Blanc ou l’actuelle secrétaire du parti, Céline Misiego. L’objectif est de décrocher deux sièges à Berne, soit faire mieux qu’il y a quatre ans où un seul siège avait été conquis, détenu encore aujourd’hui par Josef Zisyadis. Ce dernier, tout comme Marianne Huguenin, l’actuelle syndique de Renens, ne se présenteront pas. Pour éviter de perdre des voix, la gauche est tout entière apparentée. « En l’absence de quorum, il n’existe pas de risque que des voix soient perdues », rappelle le POP. Sur fond de crise économique, celui-ci met en avant cinq thématiques pour plus de justice et de progrès social. Il défend ainsi le principe d’un salaire minimum, d’une caisse maladie publique unique avec des primes proportionnelles au salaire, l’abolition des forfaits fiscaux, l’instauration d’une taxe sur les héritages ou le renforcement du premier pilier. En matière écologique, le parti veut une sortie du nucléaire avant 2012, le développement des énergies renouvelables et des transports publics, bref une véritable « révolution écologique ». Le mot d’ordre du parti est bien de « réduire le fossé de richesses entre une poignée d’ultra-privilégiés et le reste de la population ». Le parti a toujours la grande ambition de défendre les petits.