La fin de l’intermède Dominique Baettig

jura • Le conseiller national le plus à droite de l'extrême droite ne devrait pas conserver son siège.

Le conseiller national le plus à droite de l’extrême droite ne devrait pas conserver son siège.

Si en 2007 l’élection au Conseil national dans le canton du Jura avait donné lieu à une immense surprise, l’élection de l’UDC Dominique Baettig, c’était dû à deux facteurs qui ne peuvent pas se reproduire cette fois. L’apparentement UDC-PLR avait dépassé le PDC dont l’électorat ajoulot avait égaré de nombreux suffrages pour soutenir un candidat socialiste. Et surtout, dans l’apparentement UDC-PLR, le premier (13,7%) avait dépassé le second (13,4%), alors qu’un an auparavant, lors des élections cantonales, le PLR obtenait 20% et l’UDC 5%. Mais lorsqu’un électeur n’a que deux suffrages à donner, le poids des personnes compte énormément.

Cette fois, il n’y a pas d’apparentement UDC-PLR, les électeurs PDC seront certainement plus disciplinés et, en plus, il n’y a pas de liste chrétienne-sociale. PS et PDC peuvent donc dormir tranquillement. On ne voit vraiment pas ce qui pourrait les empêcher d’obtenir chacun un siège au Conseil national et au Conseil des Etats.

Clovis Brahier pour la gauche alternative

Dans le canton du Jura, c’est la seule élection où les apparentements sont possibles. D’où l’apparition de listes « jeunes » et, pour la première fois, des Verts. En revanche, POP et Combat socialiste ont renoncé à présenter des listes (coûts et risques d’un « vote utile » défavorable, beaucoup d’électeurs ne comprenant pas le principe des apparentements).

A gauche, on a donc trois listes apparentées : PS, Verts et Jeunesse socialiste et progressiste. Ce mouvement regroupe surtout des jeunes socialistes, mais aussi des jeunes d’autres partis de gauche. La gauche alternative y est représentée par Clovis Brahier, député franc-montagnard élu sur la liste PS, mais se réclamant de CS-POP.

Un PDC très à droite

On ne prend guère de risque en annonçant l’élection de l’Ajoulot Pierre-Alain Fridez, médecin, député et ancien maire de Fontenais, qui, en 2007, avait fait vaciller le siège de Jean-Claude Rennwald (19 suffrages de différence !).

Les autres listes sont PLR, PDC et UDC, les deux derniers présentant aussi une liste « jeunes ». Là aussi il y a un grand favori, c’est le vétérinaire ajoulot Jean-Paul Gschwind qui fait partie de l’aile la plus droitière du PDC. Au Parlement, il a voté parfois avec l’UDC plutôt qu’avec son parti.

Quatre partis (PDC, PLR, UDC, PS) et un candidat indépendant marginal présentent des listes. L’élection se fait au système proportionnel sans apparentement. Le socialiste Claude Hêche est pratiquement sûr d’être réélu. Du côté du PDC, la sortante Anne Seydoux-Christe n’est peut-être pas complètement à l’abri du sort de sa prédécesseur, qu’elle avait « évincée » en 2007. Sa colistière, Anne Roy-Fridez, est présidente des femmes paysannes jurassiennes, ajoulote, où le PDC est fort, et… cousine de Jean-Paul Gschwind. On peut s’attendre à de nombreux coups de crayons sur les listes PDC en Ajoie.

Mis à part le nom de la sénatrice PDC, les jeux semblent donc presque faits dans les deux chambres. Mais attention, il y a quatre ans, beaucoup le pensaient aussi. Donc pas de démobilisation à gauche !