La Gauche veut tracer d’autres voies en mars

élections cantonales vaudoises • La Gauche présente 5 candidats au Conseil d'Etat et 80 au Grand Conseil et défend un vrai changement.

La Gauche présente 5 candidats au Conseil d’Etat et 80 au Grand Conseil et défend un vrai changement.

La course des élections cantonales du 11 mars a bel et bien démarré. Cette semaine, La Gauche qui regroupe des militants du POP, de solidaritéS, des indépendants, des objecteurs de croissance et des militants d’Alternatives de Vevey a réuni la presse pour présenter ses candidats au Conseil d’Etat et son programme. Surprise : le regroupement de la gauche de la gauche a décidé de lancer cinq candidats à l’assaut de l’exécutif. Pourquoi ce nombre ? « Il s’agit de montrer la diversité de la gauche de gauche, tout en offrant des réponses de fond sur la crise économique et environnementale que nous traversons », explique le député Jean-Michel Dolivo.

Alors qui sont-ils ? Ancienne conseillère communale à Yverdon-les-Bains, Sofia Fekih est assistante sociale dans un Centre social régional. Son cheval de bataille, c’est de lutter contre la précarité grandissante de la population. Elle défend l’idée d’un salaire minium qui puisse permettre aux personnes de vivre de leur travail, ainsi que le renforcement des assurances sociales. Enseignante à l’Ecole professionnelle de Lausanne et violoncelliste à l’Ochestre Philharmonique Romand, Aurélie Wydler est membre de La Gauche. Elle rêve d’une Suisse plus tolérante et généreuse, dénonçant la chasse aux sans-papiers, instaurée sous couvert de lutte contre le travail au noir. Elle rappelle aussi la précarité qui touche les jeunes et les artistes depuis la révision de la Loi sur le chômage. « Le logement est un droit, mais depuis des décennies le canton ne mène aucune politique dans ce sens, ce qui conduit à la spéculation sur les loyers », explique l’avocat et troisième candidat Jean-Michel Dolivo qui défend la construction de logements accessibles à la population, de même que la réduction du temps de travail.
Epicier à temps partiel et membre de Point de départ, un groupe de réflexion sur la décroissance, Yvan Luccarini qui s’est présenté au printemps à la Municipalité de Vevey, en recueillant un score plus qu’honorable, défend un changement social, passant par les sphères personnelle, collective et politique. Cinquième élément du quintette, le vice-président du POP vaudois, Julien Sansonnens souligne que l’objectif de la campagne est de faire progresser de nouvelles idées et de thématiser des alternatives, loin du consensus ambiant, « en traçant d’autres voies ». Travaillant au CHUV, il s’avoue partisan d’une assurance cantonale publique pour les soins dentaires. Il explique aussi que la coalition A gauche toute ! (devancière de La Gauche), a été un fer de lance dans la promotion d’un salaire minimum, dans la lutte contre les forfaits fiscaux. Le conseiller communal lausannois veut aussi promouvoir des investissements massifs dans le logement et les transports publics, du fait de l’augmentation actuelle de la population vaudoise.

Une telle liste ne fera-t-elle pas de l’ombre à celle qui regroupe le PS et les Verts et ne favorisera-t-elle pas la droite ? Julien Sansonnens dénonce l’impasse du vote utile, « problématique au niveau démocratique » et mentionne l’existence d’un deuxième tour. « Au premier tour on choisit, au deuxième on élimine », résume-t-il.

L’objectif de la liste est aussi de renforcer le groupe de La Gauche au Grand Conseil. Aujourd’hui, celle-ci détient cinq sièges sur 150, elle espère faire mieux. 80 candidats se présenteront sous la bannière La Gauche dans sept districts et sous-arrondissements, soit ceux de Lausanne, de Romanel, de l’Ouest lausannois, d’Yverdon, de la Vallée de Joux, de la Riviera et du Pays d’Enhaut. Dans le même temps. deux députés du POP – Verena Berseth de Renens et Bernard Borel d’Aigle- ne rempileront pas. A Nyon, une liste POP et solidaritéS, emmenée par le Municipal popiste Claude Dupertuis sera aussi dans la course, alors qu’à Aigle, un candidat du POP se présente sur une liste socialiste. « On privilégie les candidatures où l’on peut avoir des élus », souligne encore Jean-Michel Dolivo.

www.lagauche-vaud.ch

Une liste à quatre pour le PS et les Verts

Réunis en congrès le 7 janvier à Penthalaz, les socialistes ont décidé de lancer un ticket à quatre pour le Conseil d’Etat avec leur allié écologiste. A côté des sortants, Pierre-Yves Maillard et Anne-Catherine Lyon, le PSV a décidé de présenter la députée et syndique de Morges, Nuria Gorrite qui accompagnera la nouvelle élue écologiste, Béatrice Métraux. En ambitionnant trois sièges au gouvernement, les socialistes, qui marchent dans les traces du parti radical qui a détenu une telle suprématie dans le canton entre 1958 et 1990, n’ont-ils carrément pas les yeux plus gros que le ventre ?