Les Roms, cibles de la presse genevoise

Alimenté par la presse, un vent mauvais souffle sur Genève. Les Roms sont toujours plus nombreux, agressifs et n’hésitent plus à commettre des larcins depuis leur base de la plaine de Plainpalais, du moins si l’on en croit GHI et son article de début mars titré « Alerte Roms sur la plaine de Plainpalais »....

Alimenté par la presse, un vent mauvais souffle sur Genève. Les Roms sont toujours plus nombreux, agressifs et n’hésitent plus à commettre des larcins depuis leur base de la plaine de Plainpalais, du moins si l’on en croit GHI et son article de début mars titré « Alerte Roms sur la plaine de Plainpalais ». Quelques jours après, Le Matin a repris les informations de l’hebdomadaire gratuit en offrant de nouvelles révélations : à Coop City, des Roms ont mangé une saucisse crue avant de passer à la caisse. Quel scoop ! Sans parler des « tonnes de déchets » que la voirie doit déblayer. Le 29 mars, c’est la Tribune de Genève qui en a remis une couche en organisant un débat intitulé « Les Roms sont-ils un problème pour Genève ? »

Un titre « détestable » pour Pascal Décaillet. « On peut se demander si certains comportements humains, par exemple la mendicité exploitée par des réseaux, sont un problème pour Genève. Mais en aucun cas on ne peut libeller le putatif « problème » pour un groupe ethnique », souligne le journaliste sur son blog.

Un article paru le jour même de la conférence dans le quotidien réduit toutefois la portée discriminatoire du titre de celle-ci en démêlant les faits des stéréotypes dangereux. Non, la population rom n’augmente pas à Genève et « la plupart des mendiants ne sont pas les auteurs de cambriolages », confirme la police à la Tribune. L’on peut tout de même regretter que lors d’une visite d’un campement de Roms, comme précisé dans l’article, la question de la raison de la propreté douteuse des Roms ait été posée (avec la réponse très pragmatique d’absence de douches) et que le journaliste se déclare soulagé de la présence d’un traducteur, « seul prétexte à ne pas s’y rendre seul », une expérience du terrain rédigée d’une manière qui annule toutes les bonnes résolutions factuelles prises plus haut dans l’article.

Alban Bordeaux, membre du comité de Mesemrom, qui se bat contre la loi interdisant la mendicité, n’a donc pas tort de rappeler qu’il « ne faut pas banaliser cette misère et inciter à la haine contre cette population ».