Un « non » résolu à un texte « réactionnaire »

Genève • Le Parti du Travail appelle résolument à voter NON au projet de nouvelle constitution, car, comme il l’avait du reste bien prédit dès le départ, celui-ci se révèle un texte profondément réactionnaire, ainsi que la droite l’avait projeté dès le début. En effet, les nouvelles dispositions progressistes tant vantées par les partisans de la nouvelle...

Le Parti du Travail appelle résolument
à voter NON au projet de nouvelle
constitution, car, comme il l’avait du
reste bien prédit dès le départ, celui-ci
se révèle un texte profondément réactionnaire,
ainsi que la droite l’avait projeté
dès le début. En effet, les nouvelles
dispositions progressistes tant vantées
par les partisans de la nouvelle constitution
n’apportent pratiquement rien
de nouveau par rapport à ce qui existe
déjà dans la loi ou dans la constitution
fédérale. De plus, ce sont de grandes
déclarations de principes à la portée
plus ou moins théorique (l’article qui
garantit le droit de manifester est au
mieux une blague de mauvais goût vue
la loi actuelle) et qui ne sont pas justiciables.
En revanche, le texte de la nouvelle
constitution contient de nombreuses
et nouvelles dispositions rétrogrades
totalement inacceptables : reculs
démocratiques, article qui autorise le
Conseil d’Etat à faire appel à l’armée
pour des fins civiles (il est particulièrement
scandaleux l’année des 80 ans de
la tuerie du 9 novembre 1932 d’introduire
dans la constitution un article qui
donnerait une base constitutionnelle à
la répétition de ces événements !), rôle
de l’Etat comme simple complément du
privé, suppression des articles constitutionnels
qui définissent le statut et le
rôle des SIG, des TPG, des hôpitaux
publics et de la fonction publique,
ouvrant ainsi la porte au démantèlement
du service public, limitation des
prérogatives des communes, dispositions
nouvelles en faveur des promoteurs
dans l’article sur la politique du
logement, édulcoration de l’article sur
l’énergie et petite porte ouverte au
nucléaire… et la liste n’est pas exhaustive.

De plus, si la nouvelle constitution
venait à passer, ses dispositions transitoires
obligeraient le Grand conseil
d’adapter la loi d’application dans un
délai de cinq ans au maximum, ce qui
impliquerait une avalanche de lois réactionnaires
tombant à toute vitesse les
unes après les autres, et qu’il ne serait
matériellement pas possible de combattre
toutes par référendum.

Il faut regretter la position tout simplement
navrante du Parti socialiste et des
Verts qui appellent à voter pour un
texte dont ils ne peuvent pas ne pas
mesurer toute la portée réactionnaire.