Le shopping nocturne ne doit pas devenir un loisir

Le traditionnel serpent de la prolongation des ouvertures nocturnes pour les commerces refait surface. Malgré plusieurs échecs en votations populaires sur l’élargissement des heures d’ouverture des magasins, la droite la plus réactionnaire de Suisse remet ça. Certains voudraient même qu’il n’y ait plus de limites, à croire que la santé des travailleurs est quantité négligeable....

Le traditionnel serpent de la prolongation
des ouvertures nocturnes
pour les commerces refait surface. Malgré
plusieurs échecs en votations populaires
sur l’élargissement des heures
d’ouverture des magasins, la droite la
plus réactionnaire de Suisse remet ça.
Certains voudraient même qu’il n’y ait
plus de limites, à croire que la santé des
travailleurs est quantité négligeable.

Quant à l’utilité de telles mesures, elles
sont plus que discutables. Les commerces
ne verront jamais leur bénéfice augmenter
par un élargissement des heures d’ouverture ;
il faut savoir que le chiffre d’affaires
d’une entreprise commerciale est
directement lié au pouvoir d’achat du
consommateur et celui-ci n’est pas près
d’augmenter massivement.

Quant à la santé de l’être humain, lui
n’est pas fait naturellement pour le travail
de nuit. Ceux qui préconisent de
telles mesures ne se sont jamais posé la
question de l’impact sur l’évolution des
coûts de la santé pour les travailleurs
ayant de tels horaires.

Il est grand temps que nos politiciens
à Berne retrouvent le sens des
réalités, dont celles du monde du
travail.

Au cas où les chambres fédérales
acceptent une libéralisation des heures
d’ouvertures de nuits pour les commerces
du secteur de la vente, il faut
sans réserve s’engager dans le lancement
d’un référendum, la loi du tout marché
mange nos vies, nous ne sommes pas de
simples marchandises sans voix. Pour
que le shopping nocturne ne devienne
pas un nouveau loisir, opposons-nous à
de telles décisions.

Thierry Cortat