Le PdT doit mener une campagne pour un salaire décent

Il y a quelques semaines l’émission du dimanche soir à la TSR « Mise au point » a montré un reportage sur les familles et les personnes seules, avec charges familiales ou sans, vivant avec moins de 3’880 francs. Ces personnes s’expliquaient visage caché car elles avaient hontes de leur situation. C’est avec pudeur, dignité...

Il y a quelques semaines l’émission du dimanche soir à la TSR « Mise au point » a montré un reportage sur les familles et les personnes seules, avec charges familiales ou sans, vivant avec moins de 3’880 francs. Ces personnes s’expliquaient visage caché car elles avaient hontes de leur situation. C’est avec pudeur, dignité et humilité qu’elles faisaient part de leur quotidien et des fins de mois très difficiles. Comment peut-on vivre avec un revenu de misère ? Il faut préciser que beaucoup de ces personnes sont des femmes seules avec enfants (familles monoparentales) ! Je suis indigné et je ne suis pas le seul !

Rien qu’à Genève le nombre de familles et personnes seules dans le besoin est très important. 30’000 personnes vivent dans la précarité ! (Mais sans aucune certitude sur ce chiffre ; il y a déjà environ 16’000 chômeurs…). Il n’est pas concevable qu’au 21e siècle en Suisse, dans un des pays les plus riches de la planète, des êtres humains ne puissent subvenir à leurs besoins.

J’en appelle à l’extrême gauche, à la gauche caviar et particulièrement au Parti du Travail dont je suis membre. Lors des élections cantonales de cet automne, « un salaire décent pour tous » doit être notre priorité de campagne, qui se présente rude et difficile. Un salarié devrait pouvoir aller au moins une fois par mois au cinéma, à la piscine, au restaurant, etc… Et non devoir, à la place, acheter des produits en solde à la Coop, Migros ou dans un de ces magasins discounteurs. On va me dire que l’on a déjà essayé avec le salaire minimum à 4’000 francs, qui a été refusé en votation il y a peu ! Et bien, il faut recommencer avec de nouvelles revendications plus étoffées, plus claires, plus explicites, etc… Il faut montrer aux personnes qui galèrent que le Parti du Travail est à leur écoute avant de faire de l’électoralisme… C’est la seule condition pour se refaire une image auprès de ceux qui souffrent de la crise économique qui approche de la Genève internationale à grands pas,c’est-à-dire des personnes les plus défavorisées de notre société.

Est-ce un vœu pieu, une utopie de ma part de demander un peu plus chaque mois pour une vie plus humaine ? Pour tout vous dire, je n’ai pas beaucoup d’optimisme. Le peuple qui souffre devra s’en sortir tout seul, sans l’appui de partis politiques. Est-ce juste camarades ?
Bonne année 2013 camarades.

René Glücksmann