Huit mois d’attente pour un rendez-vous

Genève • Le personnel de la guidance infantile, unité des HUG spécialisée dans le traitement des pathologies psychiques des enfants, est sous pression, il ne parvient plus à répondre à la demande croissante.

Le personnel de la guidance infantile, unité des HUG spécialisée dans le traitement des pathologies psychiques des enfants, est
sous pression, il ne parvient plus à répondre à la demande croissante.

Alors que les Hôpitaux universitaires
de Genève (HUG)
sont en train d’élaborer le
budget 2014 avec comme objectif 25
millions d’économies sur l’exercice
précédent, le personnel de la guidance
infantile, en sous-effectif, ne
parvient plus à répondre à la
demande et a tiré la sonnette
d’alarme lors d’une conférence de
presse organisée par les syndicats
SIT et SSP.

Active depuis près de 40 ans,
l’unité de guidance infantile des
HUG est une structure ambulatoire
destinée aux enfants jusqu’à 5 ans
dont la mission est le dépistage,
l’évaluation et le traitement des
pathologies psychiques, des troubles
du développement et des difficultés
relationnelles. Aujourd’hui, les
médecins, psychologues, logopédistes,
assistants sociaux et secrétaires
qui composent l’équipe pluridisciplinaire
de la guidance, soit une
trentaine de personnes, sont catégoriques :
la situation est alarmante
pour les familles et pour les secteurs
professionnels de l’enfant.

Une centaine d’enfants
en attente d’un diagnostic

Chaque année, 600 nouveaux
enfants franchissent les portes de
la guidance car ils présentent soit
des troubles complexes du développement
(autisme, retard mental
et de développement, hyperactivité),
soit par ce qu’ils ont subi des
abus ou des maltraitances. En
moyenne, ce sont environ 340
enfants qui sont suivis par mois.
37% des demandes présentent un
caractère urgent et les listes d’attentes
s’allongent. A ce jour, 100
enfants sont en attente d’un diagnostic
qui pour certains ne sera
prononcé qu’après 8 mois. Les psychologues
de l’équipe d’intervention
thérapeutique précoce, qui
interviennent dans les institutions
de la petite enfance, ont vu augmenter
le nombre d’enfants observés
en 4 ans de 20%. Les logopédistes,
eux, voient des situations de
retard de langage simple s’aggraver
par manque d’intervention précoce.
Une logopédiste utilise une
image très éloquente : « C’est
comme si on ne traitait plus les
appendicites, on ne s’occupe plus
que de péritonite ! »

Déjà en sous-effectif, l’équipe de
la guidance a été menacée en début
d’année d’une suppression de deux
postes. Si la décision a été suspendue
suite à une avalanche de lettres
de soutien adressées au Conseil
d’administration des HUG, rien
n’est sûr pour les années prochaines
et l’austérité budgétaire
pourrait toucher ce service déjà
fragilisé.


(avec le SIT et le SSP)