Abolissons le 8 mars!

Il faut le dire • En 1910, l’idée d’une journée dédiée aux droits des femmes est lancé par la dirigeante socialiste allemande Clara Zetkin. En 1921, Lénine décrète le 8 mars journée des femmes, en souvenir des manifestations de femmes russes qui contribuèrent à la révolution de février 1917 et à l’abdication du tsar. La journée des femmes est née,...

En 1910, l’idée d’une journée dédiée aux droits des femmes est lancé par la dirigeante socialiste allemande Clara Zetkin. En 1921, Lénine décrète le 8 mars journée des femmes, en souvenir des manifestations de femmes russes qui contribuèrent à la révolution de février 1917 et à l’abdication du tsar. La journée des femmes est née, même si elle ne sera officialisée qu’en 1977 par les Nations Unies.

Depuis, chaque année, la date est marquée par des manifestations de femmes qui réclament l’égalité et dénoncent les discriminations dont elles sont victimes. Si d’immenses victoires ont été obtenues au cours du temps, certaines revendications reviennent pourtant à chaque fois. Malgré les milliers de femmes qui, 8 mars après 8 mars, descendent dans les rues, les choses ne changent que trop lentement. Serait-ce que, d’avril à février, à gauche comme à droite, on oublie leurs revendications, celles-ci étant reléguées à un second plan? Serait-ce que les femmes sont cantonnées à exprimer, un seul jour par an, leur mécontentement, dans l’espace que l’on veut bien leur accorder? Le projet de réforme des retraites du Conseiller fédéral socialiste Alain Berset, véritable attaque contre les femmes, ne vient en tout cas pas démentir ces idées.

Si le 8 mars doit être une occasion pour les féministes de se rencontrer, se renforcer, s’affirmer et crier haut et fort leurs revendications, il est grand temps que celles-ci soient non seulement entendues, mais aussi véritablement écoutées, et ceci tout au long de l’année et dans tous les domaines. C’est bien dans cette optique que, pour cette journée particulière, Gauchebdo a entièrement féminisé son équipe, de la séance de rédaction du lundi à la rédaction des articles, et choisi de donner la parole à des femmes et féministes de différents horizons, qui, toutes, luttent au quotidien pour une société plus égalitaire.

Pour toutes les éditions suivantes de notre journal, il s’agira cependant de poursuivre cette démarche, en relayant les propos et revendications des femmes, en réfléchissant à l’usage du langage épicène, ou encore en contribuant à susciter la réflexion sur les inégalités structurelles qui continuent de traverser notre société. Afin que tous les jours deviennent une journée des femmes et que la date du 8 mars, devenue inutile, puisse être abolie, continuons à crier! Dans cette lutte, tous les médias ont un rôle à jouer.