Les noirs desseins des actionnaires de Credit Suisse

Il faut le dire • Durant plusieurs années, Brady Dougan, le CEO de Credit Suisse, a été le patron le mieux payé de notre pays. Pourtant, les actionnaires de la banque ont décidé de limoger brutalement ce fils de cheminot. L’Etasunien a été remplacé par le Franco-Ivoirien Tidjane Thiam. Des commentateurs ont pu se réjouir qu’un Noir crève enfin le «plafond de verre». Les marchés aussi se sont frotté les mains. Mais pas pour la même raison.

Durant plusieurs années, Brady Dougan, le CEO de Credit Suisse, a été le patron le mieux payé de notre pays. En 2009, sa rémunération s’était ainsi élevée à quelque 90 millions de francs. Pourtant, les actionnaires de la banque ont décidé de limoger brutalement ce fils de cheminot.

L’Etasunien a été remplacé par le Franco-Ivoirien Tidjane Thiam. Des commentateurs ont pu se réjouir qu’un Noir crève enfin le «plafond de verre», relevant que Tidjane Thiam avait été obligé de s’expatrier en Grande-Bretagne faute de trouver un emploi en France.

Le temps des banquiers alémaniques et officiers supérieurs de l’armée apparaît révolu. D’ailleurs, contrôlée par des fonds d’investissement quataris, saoudiens et anglo-saxons, la banque n’a plus de suisse que le nom.

Les marchés aussi se sont frotté les mains. Mais pas pour la même raison. Si, à l’annonce de la nomination de Tidjane Thiam, le titre a pris son envol c’est bien parce qu’une restructuration de Credit Suisse est attendue. Le nouveau dirigeant devrait redimensionner l’organisation de la banque d’affaires, avec pour conséquence des milliers de postes supprimés – JP Morgan en prévoit 3’000 sur les 19’400 de ce segment.

Bref, on attend de Tidjane Thiam, qui a fait ses preuves à la tête d’un grand groupe d’assurance britannique, qu’il fasse du bon boulot – nous, on considère cela plutôt comme un sale boulot. Alors, il sera récompensé, comme son prédécesseur, par des rémunérations astronomiques. Ce n’est pas parce que Tidjane Thiam est né en Afrique qu’il devrait gagner moins qu’un Occidental.

Ça valait bien la peine de crever le plafond de verre.

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