Wagons de produits toxiques: les Verts sur la bonne voie

Il faut le dire • Un train contenant des matières toxiques a déraillé près de Daillens. Malgré la communication lénifiante des autorités, tout à fait habituelle dans ce genre de cas, la question du transport par rail des matières toxiques est à nouveau posée.

Un train contenant des matières toxiques a déraillé près de Daillens. Malgré la communication lénifiante des autorités, tout à fait habituelle dans ce genre de cas («Il n’y a pas eu d’écoulement dans les eaux superficielles», «La population environnante ne court aucun danger», «Aucune émanation toxique n’a été constatée», etc.), la question du transport par rail des matières toxiques est à nouveau posée.

Bien que rare, ce type d’accident n’est pas improbable. On se souvient ainsi du déraillement d’un train en gare de Lausanne en juin 1994: le convoi transportait notamment du chlorure de thionyle et de l’épichlorhydrine. 300 à 400 litres de cette substance extrêmement toxique et probablement cancérigène s’écoulèrent dans les canalisations.

Les Verts ont lancé en début d’année une pétition exigeant l’arrêt des transports de chlore par rail et ont proposé que le chlore soit fabriqué là où il est utilisé; une solution appliquée par exemple aux Pays-Bas.

D’aucuns affirment déjà que ce n’est pas à la collectivité de financer la construction de telles infrastructures: voilà qui se discute. Un niveau de sécurité supérieur a un coût et il n’est pas impensable qu’une partie des citoyens soit disposée à payer pour faire disparaître un risque. A l’évidence, l’industrie chimique doit également être mise à contribution.

D’ici là, une première mesure qui pourrait être prise serait d’interdire aux convois chargés de produits toxiques de traverser les zones les plus densément peuplées, notamment les villes. Le réseau ferré helvétique est très certainement assez dense pour que des itinéraires alternatifs, certes moins rapides, puissent être trouvés. Un état des lieux du transport ferroviaire de matières toxiques (quantités transportées par type de produit) devrait également être demandé au Conseil fédéral et rendu public.

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