La politique popiste marque des buts

Lausanne • Dans le quartier des Boveresses, autrefois pointé du doigt pour la délinquance de ses jeunes, un club de foot soutenu par le municipal Marc Vuilleumier a redonné le sourire à nombre d’habitants

Le 27 octobre 2003, le quotidien 24 Heures titrait «Délinquance et violence des jeunes à Lausanne». La situation dans le quartier des Boveresses, dont la population compte 37,6% de jeunes de moins de 16 ans, est alors pour le moins critique. La ville décide d’engager un éducateur de rue en vue de proposer des activités sportives dans les quartiers. Selon ce même éducateur, la situation est aujourd’hui très calme en regard de celle de 2003. Que s’est-il passé pour que ce changement ait lieu ? Le projet de centre sportif porté par le municipal Marc Vuilleumier y est sans doute pour quelque chose. Féru de sport et soucieux de la qualité de vie de ses concitoyens, celui-ci rencontre alors la population de cette portion de la ville afin de savoir ce qu’elle pense être faisable et ce qu’elle souhaite pour son terrain de football alors vétuste et laissé à l’abandon. A la rédaction du contrat de quartier, le manque d’infrastructures environnantes (vestiaires, gradins, buvette) est pointé du doigt. Un rafraîchissement de toutes les structures existantes et la construction d’une buvette, d’un vestiaire, et de gradins sont alors entamés et aboutissent à ce que l’on connaît aujourd’hui sous le nom du «Centre Sportif de Praz-Séchaud». Les habitants du quartier s’approprient rapidement les lieux en étoffant le «FC Boveresses», qui comptait 40 membres en 2007. Cette association compte aujourd’hui 260 membres de 35 nationalités différentes pour 14 équipes, dont trois sont exclusivement féminines, et une école de football. Ces chiffres témoignent de façon éloquente de la popularité dont jouit le club au sein du quartier ainsi que des quartiers environnants, puisque certains habitants des quartiers voisins d’Epalinges et de la Sallaz s’y investissent également. Les juniors du club fréquentent le terrain aussi en dehors des heures d’entraînement, ce qui les éloigne de la délinquance et de la violence. Selon les habitants du quartier de Praz-Séchaud, ce club est une aubaine car il leur permet de «se retrouver et d’être toujours sûrs d’y rencontrer quelqu’un», notamment grâce à la buvette, qui réunit les parents autour du terrain de jeu de leurs enfants. L’appellation «FC Praz-Séchaud» leur tient également à cœur, car ils peuvent s’identifier à cette structure de quartier en tant que produit de leur «terroir».

Un match avec des requérants de l’EVAM
Symbole de mixité, d’ouverture et de tolérance, le club est allé jusqu’à organiser un match amical contre l’équipe nouvellement créée de l’EVAM, constituée de migrants logeant dans le centre d’accueil de Praz-Séchaud. Afin de pouvoir organiser des matchs pour les plus grands, la municipalité se penche maintenant sur un projet de terrain synthétique qui pourrait accueillir des rencontres selon les standards exigés par la fédération de football locale. En attendant l’aboutissement de cette dernière étape, les hauts de la ville peuvent déjà se targuer d’ha- biter un voisinage plus paisible, soudé et animé. Saluée par les autorités et les autochtones, la politique du POP a marqué un but.

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