Un service citoyen pour toutes et tous

Il faut le dire • Suite à la suppression de l'examen de conscience en 2009, le nombre de candidats civilistes ne cesse d'augmenter. Il y a quelques jours, le Conseil national débattait ainsi de l'élargissement des possibilités d'affectation pour ces derniers. L'augmentation du nombre de jeunes qui optent pour le service civil déterre toutefois un autre débat: celui de l'obligation de servir dans l'armée

Suite à la suppression de l’examen de conscience en 2009, et malgré le fait que le service civil dure une fois et demie plus long que l’armée, le nombre de candidats civilistes ne cesse d’augmenter. Il y a quelques jours, le Conseil national débattait ainsi de l’élargissement des possibilités d’affectation pour ces derniers.

L’augmentation du nombre de jeunes qui optent pour le service civil déterre toutefois un autre débat: celui de l’obligation de servir dans l’armée, relancé en décembre 2013 par les conseillers nationaux Hugues Hiltpold et Mathias Reynard. Le premier constatait que «chaque année, sur les 40’000 jeunes hommes appelés au recrutement, seuls un peu plus de 25’000 sont déclarés aptes au service militaire ou au service de remplacement» et appelait à une réflexion sur le fait que «servir son pays peut se faire sous diverses formes et pas exclusivement par le biais d’un service militaire». Le second soulignait que «si l’on constate une baisse de l’attractivité de l’armée, le service civil connaît un important succès. Ceci prouve que les jeunes ont envie de s’engager pour la collectivité». Il lançait alors l’idée d’un service citoyen obligatoire de courte durée pour toutes et tous, proposition sur laquelle un groupe de travail planche actuellement.

A l’heure ou la solidarité et la cohésion au sein de notre société sont de plus en plus fragiles, la question d’un service citoyen, facultatif ou obligatoire, et d’une durée à déterminer, semble plus que jamais d’actualité. Comme le souligne Mathias Reynard, cela permettrait de «renforcer la cohésion nationale, l’intégration de chacun dans la société, la solidarité et le vivre ensemble». En étant actifs dans des domaines comme la santé, le social, l’humanitaire, l’aide au développement ou l’agriculture, les jeunes seraient incités à découvrir d’autres réalités, cultiver leur ouverture d’esprit, et mieux comprendre le sens d’un investissement pour la collectivité. Alors que l’entrée des jeunes sur le marché de l’emploi devient de plus en plus difficile, le service civil peut aussi représenter une expérience à valoriser. En ce sens, il semblerait fondamental de l’ouvrir à toutes et tous. Plutôt que de s’inquiéter de l’attractivité excessive du service civil, comme le fait la droite, renforçons la plutôt!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *