Didier Divorne, candidat à la Muni de Renens

Vaud • Le député popiste se lance à la course à l’exécutif pour remplacer Jean-Pierre Rouyet, municipal rouge démissionnaire. Interview

Suite au départ de Jean-Pierre Rouyet, du groupe Fourmi Rouge-POP et Gauche en Mouvement, une élection complémentaire au Conseil Municipal de la Ville de Renens se tiendra le 14 juin prochain. Rencontre avec Didier Divorne, candidat du POP qui se présente face à l’UDC Gérard Duperrex.

Vous êtes actuellement député au Grand Conseil, comment allez-vous gérer en cas d’élection?
Didier Divorne Sur le fond, je ne suis pas favorable au cumul des mandats. C’est une façon de tuer la relève, une façon de tout ramener à soi qui ne me plaît pas. Je peux bien entendu comprendre qu’il y ait des synergies possibles entre différentes fonctions politiques. Mais les synergies entre une fonction de député et une fonction de Municipal me semblent relativement maigres. Nos séances politiques internes à Renens permettent sans autre de remonter un problème au niveau du Grand Conseil. Dès lors, la solution va de soi: si je suis élu, je donnerai ma démission et renoncerai à ma fonction de député. Ça sera l’occasion pour le premier des «viennent ensuite» d’aller se frotter à la politique cantonale et d’aller défendre les valeurs du POP!

Comment comptez-vous continuer le travail de Jean-Pierre Rouyet?
Pour moi, une bonne partie du travail se fait en amont, en étant à l’écoute des besoins de la population. Le POP et ses municipaux sont très présents sur le terrain, que ce soit sur la voie publique ou lors d’événements particuliers. Le contact avec la population est donc très bon et permet de mettre en lumière les préoccupations du moment. Dans l’immédiat, il n’est cependant pas question de tenter de gros changements. Un programme de législature a été élaboré et doit être mené à bien puisque c’est l’engagement de l’exécutif pour la législature qui est en cours. Je compte bien respecter cet engagement.

Quel dicastère vous plairait? Qu’espérez-vous pouvoir mettre en place?
Je suis sur le fond ouvert à toute proposition. J’imagine cependant qu’une reprise du dicastère de Jean-Pierre Rouyet (sécurité sociale) par un autre municipal en cours de législature est peu probable et que j’aurai donc la chance de le reprendre. Par la suite, il s’agira de déterminer avec nos partenaires politiques de la gauche un nouveau programme pour la législature 2016-2021. A ce niveau, et si j’hérite du dicastère de la sécurité sociale, les points forts seront probablement le «vivre ensemble», à tous les niveaux de la société, à mener de front avec les thématiques liées au logement et à l’accueil de jour des enfants. Ceci dit, le nerf de la guerre est depuis la nuit des temps le même, à savoir l’argent. Il faudra «jongler» entre différents projets et composer avec les risques liés à la Réforme des Impôts des Entreprises 3 (RIE3). Sacré challenge en vue!

Parlez-nous de votre attachement à votre parti, dont vous avez été le président…
Le déclic pour le POP est venu relativement tôt. Je devais avoir 22 ou 23 ans. A l’époque, je votais socialiste, mais… certaines compromissions du PS m’ont fait comprendre que ça ne correspondait pas à ma façon de voir les choses. Puis, lors des élections fédérales de 2003, ce fut le déclic. Mon épouse et moi ne pouvions plus rester spectateurs de la montée de l’UDC et nous avons adhéré au POP. Je pense vraiment qu’on est bien plus à l’aise dans notre parti pour faire avancer les choses. Notre rôle est cependant parfois ingrat au niveau cantonal ou fédéral. On a souvent l’impression d’avoir deux ou trois longueurs d’avance. Que l’on prépare les esprits pour des choses qui ne viendront que dans 10 ou 20 ans. Une fois qu’on en a pris conscience, ce n’est plus un problème. On est dans la peau de celles et ceux qui sèment les graines, qui les arrosent et qui espèrent un jour récolter les fruits d’une nouvelle politique. En cela les partis à la gauche du PS, et plus spécialement le POP me semblent d’excellents aiguillons de la politique communale et cantonale. Le niveau fédéral est un peu plus problématique, mais j’ai espoir que les conditions-cadres changent et qu’on puisse collaborer tout en gardant nos identités propres dans cette gauche combative et plurielle.

La politique, c’est très prenant et très stressant… Que faites-vous pour vous changer les idées?
La première chose est de relativiser en permanence ce qui se passe. De ne pas prendre personnellement des choses qui sont adressées à un porteur d’opinion et de valeurs, mais pas forcément à moi en particulier. Pour le reste, la complicité avec mon épouse Nicole, la présence de mes 3 filles, l’écoute de la musique classique sont des sources de détente, de la même manière que de faire de la photographie. On ajoute à ça un soupçon de sport de temps en temps et tout va bien!

En une phrase, pourquoi voter pour vous?
Parce qu’en ces temps de montée des sentiments nationalistes et xénophobes, la mise en lumière de valeurs telles que le partage, la solidarité et le multiculturalisme est la seule solution à toute dégradation des relations sociales.

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