Dans le cadre de sa riche assemblée générale qui se tenait le 4 mai dernier, le CUP a mis en valeur l’activité inlassable de l’association, malgré des moyens limités. Le stand s’est tenu tous les samedis au centre de Lausanne. Son but principal reste toujours d’informer les passants sur la situation en Palestine. Accessoirement, on y vend quelques produits emblématiques de cette terre martyrisée, telle l’huile d’olives. Comme chaque année, le CUP était présent au «Marché de Noël Solidaire»: son stand a été véritablement pris d’assaut par les visiteurs! Il a en outre participé à de nombreuses actions et manifestations de soutien au peuple palestinien, à Lausanne, mais aussi à Genève, Berne ou Zurich. En juillet 2014, la brutale et impitoyable opération militaire israélienne «Bordure protectrice», qui a fait 2100 morts à Gaza, a manifestement secoué l’opinion. Ce qui explique l’immense succès de la manifestation du 22 juillet à travers Lausanne, où des gens de tous horizons ont crié leur dégoût face à ce massacre. Le CUP y a bien évidemment été très présent. Mentionnons encore son soutien financier à l’action de Médecins sans frontières à Gaza, ainsi que sa participation à la récolte des signatures pour la pétition «Non à l’achat de drones israéliens», qui en a recueilli 28’728 et a été remise le 26 février à la Chancellerie fédérale.
Une conférence souvent émouvante
La seconde partie de la soirée a été consacrée à un exposé en images de M. Christian Converset, psychiatre à la retraite. Celui-ci a relaté ses trois mois de mission dans les territoires occupés, plus précisément dans la région de Yatta, dans les collines du Sud d’Hébron, non loin du désert du Néguev. Cette mission s’est déroulée dans le cadre du Programme d’accompagnement œcuménique en Palestine et Israël, coordonné en Suisse par l’organisation Peace Watch Switzerland et l’Entraide protestante suisse (EPER). Les églises scandinaves sont notamment très présentes au sein de ce programme, de même que sur le terrain en Palestine. L’orateur a raconté ce qu’il a pu observer sur place, avec des mots simples, non exempts d’émotion parfois, tant les choses vues peuvent être bouleversantes et révoltantes. C’est d’abord son travail d’observateur aux checkpoints, où les travailleurs palestiniens attendent parfois des heures, parqués comme du bétail. Des visites de villages permettent de documenter les violations des droits de l’homme. Celles-ci sont innombrables. Ainsi par exemple l’histoire de ce village dont les 400 habitants ont été par deux fois expulsés et dont l’occupant a dynamité les anciennes habitations troglodytes et le puits, et saisi le tracteur à la veille des labours. Sait-on que 800’000 oliviers ont été sciés par les colons, dont les habitations situées au sommet des collines dominent arrogamment les villages arabes? Sait-on aussi qu’un colon utilise sept ou huit fois plus d’eau qu’un Palestinien, lequel doit, de surcroît, la payer à un prix élevé? M. Converset a pu rencontrer des adolescents, «cassés» moralement par leur emprisonnement de plusieurs mois dans les geôles israéliennes. Image émouvante aussi que celle de ce camp palestinien dont des habitants, deux fois réfugiés (en 1948 et 1967), conservent pieusement les clefs de leur maison qu’ils ne reverront sans doute jamais, si elle n’a pas été détruite pendant ces quelque soixante dernières années… Le programme ne dispose d’aucun pouvoir sur place. Mais en recueillant des informations et des témoignages, les observateurs et observatrices peuvent ensuite rendre compte de la situation dramatique qui règne en Palestine. Par leur seule présence, ses membres assurent enfin une relative protection aux populations civiles.
Inlassablement, le Collectif Urgence Palestine lutte et veille pour que les autres sujets d’actualité, souvent brûlante, aux quatre coins du monde, ne fassent pas oublier la tragédie d’une population spoliée de sa terre ancestrale depuis la Nakba (le «désastre», la «catastrophe») de 1948.
Pour se renseigner sur les activités du CUP et sur les actions décrites ci-dessus, voir www.urgencepalestine.ch et www.peacewatch.ch.
