«Le plus grand lobby de Suisse est le peuple!»

Vaud • Céline Misiego, tête de liste du POP vaudois au Conseil national et candidate au Conseil des Etats, est également secrétaire cantonale du parti et membre de l’association féministe Feminista! Interview de cette jeune militante de 34 ans.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours, vos motivations, ce qui vous a amené vers l’engagement au POP?
Celine Misiego Mon père est immigré espagnol, arrivé en Suisse à l’âge de 5 ans avec ses parents. Ma mère vient d’une famille ouvrière de Vevey. Je suis donc issue d’un milieu modeste. Mes parents m’ont toujours sensibilisée au monde qui nous entoure et aux enjeux de la société. Pour ma part j’ai toujours vécu à Lausanne ou alentours et c’est une ville que j’adore. A force d’ouvrir les yeux et de me poser des questions sur la société, l’engagement me titillait mais surtout j’avais besoin de me retrouver au milieu de gens qui s’engagent par conviction. C’est exactement ce que j’ai trouvé au sein du POP. Les gens que j’y ai rencontrés m’ont inspirée, motivée et enrichie. Je me sens vraiment à ma place parmi eux.

Dans le cadre de la campagne pour les élections fédérales y a-t-il des sujets qui vous tiennent particulièrement à cœur?
Tout m’intéresse dans la politique! J’aimerais faire comprendre aux gens que chaque règle qui définit la société dans laquelle ils vivent découle d’une décision politique et que le seul moyen qu’ils ont pour changer ce qui leur déplaît est de s’engager et de voter. Le plus grand lobby est le peuple! Lui seul pourra renverser le pouvoir immense que se sont octroyé les grandes entreprises et les organismes financiers. De façon plus concrète, s’il y a un thème qui me tient particulièrement à cœur, ce sont les transports publics gratuits car cela regroupe beaucoup de sujets très importants pour moi. L’écologie bien sûr, mais également une façon de vivre ensemble. Les transports publics favorisent la mixité sociale et culturelle, poussent les gens à se côtoyer et permettent de voir autre chose que son petit cocon… A cela s’ajoute bien évidemment la question de l’égalité salariale femmes-hommes. Il est temps que notre Constitution, où elle est inscrite, soit respectée, ceci avant de demander une égalité de l’âge de la retraite! Vouloir justifier l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes pour une question d’égalité tient de la provocation.

Vous êtes membre de l’association Feminista. Que pensez-vous de la présence des femmes en politique? Comment le vivez-vous vous-même? En tant que jeune femme candidate, portez-vous un combat particulier par rapport à cette question?
Ce que je pense de la présence des femmes en politique? Et bien je pense évidemment qu’il n’y en a pas assez! Il y a de multiples raisons à cela… Bien sûr une difficulté à concilier vie professionnelle et familiale, du fait du manque de solutions de garde d’enfants. Sans doute aussi que les partis n’ont pas fait assez la place aux femmes, même si au POP et à SolidaritéS, la question ne se pose pas vraiment car la place est disponible pour les femmes. Nous avons toujours eu des candidates très fortes qui ont réussi à accéder à des postes importants avec le soutien du parti. Que ce soit Marianne Huguenin en tant que syndique de Renens ou Christiane Jaquet en tant que conseillère nationale pour ne citer que deux exemples. Pour ma part, j’ai toujours senti un fort soutien de mon parti et une réelle envie de me faire avancer. Je dirais donc aux femmes qu’il faut s’engager! Qu’il faut occuper la place qu’on leur laisse ou prendre celle qu’on ne leur laisse pas. Mais ce n’est qu’en s’engageant qu’on peut faire évoluer une société et réduire les inégalités.

Beaucoup de candidat-e-s de votre liste ont des professions intellectuelles/libérales . Le POP a-t-il encore des liens avec son histoire ouvrière?
Il ne saurait en être autrement car il n’y a bien que la gauche combative qui se bat pour une société égalitaire. La droite nous a prouvé qu’elle se bat uniquement pour les plus riches et pour les grandes entreprises, quand au PS il s’égare à force de faire des concessions. C’est donc bien chez nous que vous trouverez une politique et un projet de société qui défend les travailleurs, leur salaire et leur acquis sociaux. Alors rejoignez-nous!

Quel rôle peut jouer la gauche combative au niveau fédéral, avec très peu d’élus?
Le rôle d’une gauche combative au parlement est essentiellement de ramener une vraie parole de gauche au niveau national. Depuis la perte de notre siège en 2011, les médias nationaux ne nous donnent plus la parole, or, il est primordial que les citoyens sachent qu’une autre politique est possible, que des solutions existent pour combattre la machine de guerre financière qui a volé le pouvoir au peuple, et qu’ensemble nous allons le reprendre.

Quel message envoyez-vous aux nouvelles générations pour les convaincre de voter pour la gauche combative?
Ce que je voudrais surtout c’est qu’ils votent tout court! Qu’ils comprennent d’abord que n’importe quelle règle qui régit leur quotidien est une question politique. Du montant de leurs bourses d’études au prix du billet de bus, en passant par l’offre culturelle (et son prix) auxquels ils ont accès. Alors qu’ils réfléchissent au type de société qu’ils veulent et qu’ils s’engagent en conséquence. Et bien sûr, si leur choix est celui d’une société plus juste, plus égalitaire avec une meilleure répartition des richesses et sans discriminations dues à la race, les croyances ou l’orientation sexuelle, alors il n’y a d’autre choix que de voter la liste POP-SolidaritéS.