Il faut freiner la privatisation de l’OVJ!

Jura • CS-POP soutient le référendum cantonal contre le projet d’autonomisation de l’Office des véhicules.

©Stéphane Montavon

Pas contents le PS, CS-POP, les Verts et les syndicats. Ceux-ci ont décidé de lancer un référendum contre le projet gouvernemental d’autonomisation de l’Office des véhicules (OVJ), approuvé par le parlement le 27 mai dernier. Pour se justifier, l’exécutif explique que cette décision a été prise suite aux interventions parlementaires qui, en marge du programme d’économie d’OPTI-MA, demandaient d’externaliser certaines tâches pour alléger les structures de l’Etat. Pour les référendaires, cette privatisation rampante du service est inacceptable. «Elle s’inscrit dans un mouvement de déresponsabilisation de l’Etat et de limitation des missions du service public. Nous craignons que cette réforme, d’apparence anodine et raisonnable, ne soit le préalable à d’autres formes d’externalisation (jusqu’à la privatisation pure et simple) de prestations de l’Etat, à commencer par celles qui rapportent. Et on touche ici à des prestations de service de pure proximité», note ainsi CS-POP, qui dénonce un bradage et un démantèlement des services publics. La formation de la gauche combative note aussi que la flexibilité prévue par le projet n’est pas incompatible avec le statut actuel de l’OVJ. Elle s’inquiète aussi que le contrat de prestation entre le service et l’Etat ne conduise l’institut autonome à augmenter les prix ou réduire les prestations aux usagers. Pour finir, CS-POP estime que l’autonomisation de l’OVJ conduira à la perte du contrôle démocratique du Parlement sur le service. «C’est un représentant du Gouvernement qui siège au Conseil d’administration et les décisions qui y sont prises ne peuvent que très rarement faire l’objet de propositions émanant de la chambre du peuple», note CS-POP. Pour le PS jurassien qui a lancé le référendum, le projet est tout aussi inacceptable. Rappelant que le service est rentable, il craint la disparition des sites de Porrentruy et Saignelégier, où existent deux halles d’expertise. Les référendaires, qui ont jusqu’au 5 juillet pour récolter des signatures, espèrent suivre l’exemple vaudois, canton où le peuple avait refusé en 2007 la privatisation du SAN (Service des automobiles et de la navigation).