Au Café Métis, le soir des élections

Elections fédérales • Plongée au cœur du «stamm» genevois d’Ensemble à gauche à Plainpalais, avec notre camarade Anna Spillmann.

Le soir des élections fédérales, à Genève, le rendez-vous officiel est dans le spacieux hall d’entrée d’Uni-Mail. Devant l’écran géant, on peut suivre, en attendant les résultats définitifs, la transmission de résultats partiels, côtoyer des candidats vainqueurs et vaincus, et rencontrer des gens de la presse. Le lieu m’évoque de mauvais souvenirs : il y a six ans, le 9 octobre, nous attendions avec impatience la fin du dépouillement pour pouvoir fêter le succès de la coalition PdT/Solidarités, censée unir les forces au moins au niveau cantonal. Consternation! La liste Pdt/Solidarités avait alors raté de peu le quorum des 7 %, la liste «Défense des aînés» également. Un parlement cantonal sans aucune voix de gauche et, pire, une forte présence de l’extrême droite, le MCG et l’UDC occupant 26 des 100 sièges.

L’après-midi du dimanche 18 octobre 2015, Ensemble à Gauche s’était donné rendez-vous au Café Métis. J’y suis allée me réjouissant de croiser des gens au sourire et de faire la bise à Claire, Aude, Gulia, Amanda et à d’autres amies candidates que j’espérais élues. Féliciter également les camarades candidats aux Conseil des États. De nouveau la déception! L’analyse donnée entre amis ne différait pas de celle que j’ai lue le lendemain dans Le Courrier et dans la Tribune de Genève: inquiétude face à un supposé afflux de migrants, peur d’être spolié de son petit bien par l’étranger, peur de l’inconnu etc. Mais bon, même dans des moments d’échec, ça fait du bien de se retrouver entre camarades, d’être «nous», de faire partie de quelque chose. Pablo Cruchon, répondant de Solidarités pour la campagne électorale, nous donne un nouveau rendez-vous dans quatre ans…

Du pain sur la planche
Le lendemain et même après, je n’arrêtais pas de me poser des questions, de m’expliquer les raisons de l’incapacité de la gauche genevoise d’envoyer ne serait-ce qu’un seul représentant au parlement fédéral. N’a-t-elle pas su expliquer qu’il faut aller voter ? Sa campagne électorale était-elle à la hauteur des enjeux ? Sauf erreur, elle n’a pas pris l’initiative d’organiser de meetings-rencontres sur des sujets brûlants comme l’austérité ou le démantèlement social, que ce soit par la révision de l’AVS ou la réforme de la fiscalité des entreprises, ou encore TISA etc. Cette gauche sait assurément se profiler comme internationaliste, est cohérente, intègre et soucieuse de justice sociale, mais peine à se pencher sur le quotidien des gens et à dialoguer avec eux. Les mouvements sociaux auront du pain sur la planche, la presse de gauche aussi. Donc, soutenez-là.