Le ministre sortant Charles Juillard (PDC) arrive en tête de ce second tour (48,1%), suivi de près par la candidate socialiste Nathalie Barthoulot (46,8%) dont l’excellent score a été une des surprises du scrutin. L’autre grande surprise est la troisième place de David Eray (PCSI) qui n’était arrivé que septième au premier tour. Il a passé de 25,6% au premier tour à 45,7%, alors que son parti ne représente que 12% de l’électorat. C’est évidemment à droite qu’il a trouvé l’essentiel de ses nouveaux appuis. L’UDC lui avait d’ailleurs accordé implicitement son soutien au nom de la représentation des trois districts au Gouvernement. Et de nombreux PDC ont voulu choisir entre les deux dont l’élection semblait la moins assurée. Plébiscité dans son district (65,3%), David Eray a aussi devancé Michel Thentz dans les deux autres districts où le PS est nettement plus fort que le PCSI. Daniel Gerber (PLR) et Martial Courtet (PDC) sont aussi élus avec respectivement 43,5 et 41% des voix. Parmi ces cinq élus, seul Charles Juillard était déjà en place. Michel Thentz l’autre ministre dans la course, a été nettement distancé et arrive en sixième et dernière position avec 33,4% des suffrages.
Infléchir vers la droite
Une des raisons de cet échec est la volonté de la droite de concrétiser sa progression au Parlement en infléchissant vers la droite la composition du Gouvernement. Sinon comment expliquer les bons scores de David Eray dans des communes où la droite est très largement majoritaire et le PCSI presque inexistant ? Le candidat PLR, qui a passé de 30,1 à 43,5%, a aussi bénéficié d’un soutien important d’électeurs PDC et UDC. Les deux ministres sortants sont ceux qui ont nettement le moins progressé entre les deux tours (environ + 5%). Les appuis de la droite à David Eray n’expliquent pas tout. Michel Thentz était responsable du Département de la Santé et des Affaires sociales. Les problèmes concernant les hôpitaux et la santé suscitent des mécontentements. Il était aussi en charge de trouver une aire d’accueil pour les gens du voyage, dont on sait qu’ils ne sont pas les bienvenus pour tout le monde. Mais il était critiqué aussi par certains militants de gauche qui le trouvaient un peu trop consensuel au sein du Gouvernement. Tout cela a entraîné son échec et le retour à la formule gouvernementale qui a été la plus fréquente dans le canton: 2 PDC, 1 PLR, 1 PCSI et 1 PS.
