Yannis Youlountas est un réalisateur atypique, le cinéma n’étant qu’une de ses nombreuses activités. Philosophe, il crée depuis 1997 des groupes de discussion appelés tantôt café-philo tantôt goûter-philo dans le but de faire comprendre aux participants ce qui se passe autour d’eux, pour qu’ils puissent mieux résister. Écrivain, il a édité plusieurs collections de poèmes et de prose. Journaliste, il collabore à des revues culturelles et a participé au lancement du Siné-Mensuel. Mais le quadragénaire est avant tout un militant infatigable, qui consacre beaucoup de temps aux défavorisés en tant que formateur et intervenant auprès de publics menacés d’exclusion sociale: classes relais, détenus, migrants, sdf, handicapés. Ses dons artistiques lui servent avant tout à faire passer un message, quand par exemple il veut alerter l’opinion publique française sur les difficultés que traverse la Grèce, sa deuxième patrie.
Yannis Youlountas est né à Martigues près de Marseille d’une mère française enseignante de philo et d’un père grec ouvrier. Maîtrisant parfaitement la langue de son père, il rédige des livres en grec et traduit du français vers le grec. Comme cinéaste, Youlountas a produit dans un premier temps des films éducatifs à l’usage scolaire. En 2011 il signe un premier court-métrage politique Grèce: de la damnation à l’insurrection, suivi de Grèce générale. En 2013, il présente un film d’une heure et demie: Ne vivons plus comme des esclaves. Tourné avant l’élection de Syriza au gouvernement et traduit en 15 langues, ce film a dépassé les 115 millions de spectateurs. On y entend les intervenants appeler à la résistance contre la détérioration des conditions de vie en Grèce avec des emplois de plus en plus précaires, la suppression d’acquis sociaux, la baisse des salaires et des rentes.
Fédérer les résistances
Dans Je lutte donc je suis, Yannis Youlountas, lui-même proche de Syriza, donne la parole à des militants de partis de gauche, mais aussi à des squatters, des marginaux et des migrants, soit à toutes celles et ceux du sud de l’Europe qui ont décidé de résister à la détérioration de leurs conditions de vie.
Projections:
Mardi 19 janvier 2016 à 18h00 au Cinéma ABC, Rue du Coq 11, à La Chaux-de-Fonds.
Mercredi 20 janvier 2016 à 20h30 au Cinéma de l’Usine, Place des Volontaires 4, à Genève.
Jeudi 21 janvier 2016 à 18h30 à l’Espace Dickens, av. Dickens 4, à Lausanne.
Toutes les projections seront suivies d’un débat en présence du réalisateur.
