Cette stigmatisation des plus pauvres est malheureusement devenue chose de plus en plus courante ces derniers mois (les pauvres qui vident les caisses de l’état à cause de «trop généreuses» aides sociales, ceux qui profitent des prestations complémentaires, etc…) Pointer du doigt cette catégorie de la population sans chercher les causes réelles de sa situation revient à nier un certain nombre de facteurs économiques et sociaux, qui, s’ils étaient mis en lumière, nuiraient à la droite et à sa politique ultralibérale. Pour Claude Alain Voiblet, UDC, pour lutter contre la mendicité, il suffirait de l’interdire. Voilà que d’un seul coup de baguette magique, ce cher M. Voiblet a réglé le problème de la pauvreté, il suffit de la cacher et d’éviter d’en parler!
C’est justement ce que se refusent de faire les sociologues qui, eux, cherchent à comprendre en détail comment les hommes et femmes vivent dans notre société. Plusieurs voix politiques, aussi bien de droite que de gauche, s’opposent de plus en plus à cette science sociale. Mais pourquoi diable? Parce que les sociologues sont, selon leurs termes, des gauchistes idéalistes aux pensées soixante-huitardes, qui vous expliqueront qu’un SDF en est arrivé là par une accumulation de facteurs, preuves à l’appui. Ceux qui prônent une société ultralibérale, eux, préféreront parler de responsabilités individuelles, affirmant que ce SDF n’a certainement rien fait pour éviter de se retrouver dans sa situation, dont il est le seul responsable.
Ce discours simpliste, voir même populiste, ne doit pas devenir la règle. Il pousse à banaliser des situations tragiques sans en chercher les véritables causes ou coupables, ce qui, à long terme, sera catastrophique pour les générations futures.