AVS dans le rouge, pas de panique!

AVS • L’Office fédéral des assurances sociales a annoncé mardi que les dépenses de l’AVS avaient dépassé les recettes de 579 millions pour l’année 2015. Faut-il pour autant s’alarmer?

Comme on s’y attendait, les revenus de l’AVS en 2015 n’ont pas couvert entièrement les rentes versées, alors que les cotisations paritaires des assurés et des employeurs à l’AVS, l’AI et les APG ont augmenté de 1,6%. Il n’y a pas de quoi s’étonner de ce résultat, qui est temporaire. Depuis 1975, les cotisations AVS n’ont pas augmenté et pourtant le nombre de retraités a passé de 980’000 à 2,2 millions. Il a plus que doublé et pourtant l’AVS continue à faire preuve de durabilité et de sécurité.

L’AVS moins exposée aux marchés

Pour l’heure, on sait déjà que dès 2017, le 0,3% de TVA voté et payé en faveur de l’AI pourra revenir à l’AVS. On sait aussi qu’il suffirait de 1% de TVA pour garantir les rentes AVS jusqu’en 2030. Mais on n’en est pas là et il ne s’agit que d’une comparaison qui permet de mesurer que la maison AVS ne brûle pas. Pour 2015, les dépenses ont dépassé les recettes de 579 millions. Les mauvaises performances des placements du Fonds de compensation et les taux négatifs de la BNS ont produit des résultats moins bons. Toutefois, ce fonds est de 27,81 milliards pour l’AVS, 4,86 milliards pour l’AI et 9 milliards pour les APG, sans compter le prêt en 2011 de 15 milliards de l’AVS envers l’AI, que la Confédération rembourse avec une lenteur d’escargot. Le solde de cette dette à verser au Fonds AVS s’élève à 12,229 milliards. Avec ces milliards placés, l’AVS est beaucoup moins exposée aux turbulences des marchés que les 890 milliards capitalisés et gérés dans le 2ème pilier et qui fondent comme neige au soleil. Bien entendu, la droite, les assureurs vie et les employeurs s’emparent de cette situation pour clamer qu’il faut faire passer l’âge de la retraite à 67 ans, voire plus. Or, le système par répartition de l’AVS a montré dès sa création que l’augmentation de l’espérance de vie ne joue pas de rôle essentiel dans le financement de l’AVS. En revanche, l’assiette des cotisations, qui n’a pas bougé depuis plus de quarante ans doit être revue. Qui pourrait en effet montrer une assurance qui n’a pas modifié ses cotisations depuis plus d’une génération?

Renforcer les rentes avec AVS plus

C’est pourquoi il faut renforcer l’AVS, comme le propose l’initiative AVSplus, qui sera soumise au vote en septembre. Car, vu la situation difficile dans laquelle se trouvent les marchés financiers, les futures rentes vont diminuer comme peau de chagrin, sans parler de la baisse du taux de conversion que de d’aventureux politiciens ont récemment décidée. Ne cédons donc pas à la panique que certains s’empressent de faire mousser à leur profit.