Les Molenbeek français

il faut le dire • Le ministre socialiste de la ville, Patrick Kanner, a lancé un véritable pavé dans la marre en évoquant «une centaine de quartiers en France […] qui présentent des similitudes avec Molenbeek».

Il a précisé ses propos: «Molenbeek c’est quoi? C’est une concentration énorme de pauvreté et de chômage, c’est un système ultra-communautariste, c’est un système mafieux avec une économie souterraine, c’est un système où les services publics ont disparu ou quasiment disparu.»

Ces déclarations, pourtant frappées au coin du bon sens, ont provoqué l’une de ces polémiques dont la gauche française est coutumière. Tout ce que le PS compte de personnalité influente a condamné les propos du ministre; il s’agit naturellement de ne pas «stigmatiser».

Les émeutes de 2005 ont permis une douloureuse prise de conscience: il existe en France des quartiers gangrenés par le communautarisme. Ces quartiers sont, quotidiennement, travaillés par l’islamisme radical. Le nier est irresponsable. Tuer le messager est coupable.

Contrer le phénomène passe par deux types de mesures. Il faut d’abord injecter des moyens dans ces quartiers, subventionner des emplois, offrir des perspectives, amener du lien, de la culture, du sport, des loisirs. Il faut également un volet policier et pénal, et une politique de tolérance zéro face à l’islamisme radical (surveillance des prêches, de l’utilisation des locaux, etc.)

Si en Suisse la situation n’est nullement comparable, la tentation communautaire existe également.

Les autorités doivent veiller à ne pas laisser se développer des zones où faiblirait la présence de l’Etat, illustrée notamment par une réduction voire une disparition des services publics (à commencer par l’école).