Panama papers: quel agenda politique derrière la fuite?

Il faut le dire • L’absence de sociétés et de personnalités étatsuniennes de premier plan parmi les documents des «Panama papers» n’aura échappé à personne. Du côté des dirigeants politiques offerts en pâture à l’opinion publique mondiale, on retrouve notamment le «clan Poutine» et le président syrien. Pour une surprise…

L’absence de sociétés et de personnalités étatsuniennes de premier plan parmi les documents des «Panama papers» n’aura échappé à personne. Du côté des dirigeants politiques offerts en pâture à l’opinion publique mondiale, on retrouve notamment le «clan Poutine» et le président syrien. Pour une surprise…

Ces fuites médiatiques visiblement sélectionnées ont fait réagir l’organisation de Julian Assange. Quelques jours après les premières révélations, Wikileaks a rappelé que le «Organized Crime and Corruption Reporting Project», une organisation apparentée au «Consortium International des journalistes d’investigation», a été financée par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et la fondation du milliardaire George Soros. On retrouvait déjà l’«Open society Fondations» de Soros derrière les événements de l’Euromaïdan, le soulèvement ukrainien de 2013 et 2014 dirigé contre la Russie.

Il ne s’agit pas ici de défendre naïvement la Russie, Poutine ou Assad, ni de se faire le relais de théories du complot plus ou moins fantaisistes. On doit par contre faire preuve d’esprit critique et considérer la publication, ou la non-publication, des Panama papers comme un fait politique, s’inscrivant dans un contexte international particulier.

C’est un souci de transparence qui guide le «Consortium International des journalistes d’investigation» dans son action; au public d’exiger que la même transparence s’applique au consortium lui-même. Qui décide si tel ou tel média, tel ou tel journaliste peut faire partie du consortium? Quelles sont exactement les conditions et les clauses de participation? Qui décide de la (non)-légitimité des financements? Qui décide de la répartition des documents entre les rédactions? Qui décide, en dernière analyse, de ce qui est publiable et de ce qui ne l’est pas? Comment le consortium s’assure-t-il que les informations qu’il détient ne seront pas utilisées à des fins de chantage?