Un vent de résistance se lève contre TiSA à Genève

TISA • Une manifestation s’est tenue le 30 mai devant la Mission européenne auprès de l’ONU pour protester contre l’accord sur le commerce des services. Les participants demandent le retrait de la Suisse des négociations, ou au moins un passage du traité devant le Parlement et la possibilité d’un référendum.

Lundi dernier, nous étions une quarantaine de personnes à crier devant la Mission européenne auprès de l’ONU notre opposition au Trade in Services Agreement (TiSA) ou Accord sur le Commerce des Services (ACS). Cet accord, négocié à Genève par 50 pays dont la Suisse en secret – ce n’est que grâce à wikileaks que nous avons une idée de ce qui se trame – prévoit la libéralisation complète du secteur tertiaire. Le comité Stop Tisa Genève et l’Internationale des Services Publics (ISP) font l’effort d’analyser les informations dont nous disposons grâce aux fuites et d’alerter sur les dangers qu’engendre le projet pour les populations. Lors du rassemblement de lundi, des orateurs compétents comme Gérard Scheller de Stop Tisa Genève, nous ont fait comprendre que nos inquiétudes sont fondées. «(L’ACS) vise à libéraliser complètement tout le secteur tertiaire. C’est-à-dire mettre en concurrence les entreprises pour laisser aux plus puissantes multinationales la main sur le secteur des services. C’est au mépris des savoirs faire de nos PME et de nos services publics. C’est au mépris de la démocratie, qui disparaît complètement, remplacée par la recherche de profits gigantesques des pouvoirs financiers mondialisés», a expliqué le militant d’Attac. «Le traité est négocié en secret et vient d’être dévoilé cette semaine par Wikileaks. On peut y lire qu’une annexe classée, auparavant inconnue, de l’ébauche de «texte principal», impose des restrictions sans précédent sur les entreprises pu-bliques, les forçant dans leur majorité à opérer comme des membres du secteur privé. Au début du mois, Greenpeace dévoilait, également, grâce à Wikileaks, l’équivalent à propos de TAFTA, Accord transatlantique entre l’union Européenne et les USA», a t-il encore expliqué.

Les négociations sur TiSA reprennent à Genève en ce moment même

«Il s’agit donc d’être mobilisé, nous avons, à Genève, une responsabilité internationale. Nous voulons la transparence sur ces négociations. Nous exigeons aussi que le traité soit ratifié par le Parlement, c’est-à-dire le Conseil national et le Conseil des Etats et pas seulement signé par l’exécutif (donc le Conseil Fédéral) et qu’en cas de ratification un référendum soit possible. Au final, dans l’idéal, la Suisse doit se retirer de ces négociations. Plusieurs communes à Genève et en Suisse ont voté des résolutions contre TiSA. Ainsi la Ville de Genève, Carouge, Meyrin, Plan-les-Ouates, Puplinge se sont déclarées hors-TiSA. Le Grand-Conseil du canton de Genève a voté également dans ce sens. Le Grand Saconnex, Meinier ont voté des résolutions. Ailleurs en Suisse, Lausanne, Renens, Sainte-Croix, Zurich se sont déclarées hors-TiSA », a conclu Gérard Scheller. L’auteure de ces lignes a indiqué que ses camarades de la Marche mondiale des femmes redoutant les effets qu’a la libéralisation des services sur le quotidien de la population féminine, s’opposent, elles aussi, à TISA. Elle a exprimé le vœu de voir une opposition féminine mieux articulée et une participation plus active à l’opposition qui se structure. Il est temps de créer un groupe «Femmes contre TISA et contre l’austérité».