Les policiers en colère contre Maudet

Genève • Les policiers ont lancé des mesures de lutte contre le projet de «travail sur appel» du Département de la sécurité

La grogne monte chez les syndicats policiers de l’UPCP (Union du personnel des corps de police) et du syndicat de la police judiciaire (SPJ). En cause, la nouvelle directive DS COPP.03, décidée par le Département de la sécurité et de l’économie (DSE) de Pierre Maudet. Celle-ci «instaure un système de travail sur appel, jours de congé compris, sans compensation. Par exemple, elle autorise l’employeur à réorganiser le temps de travail du personnel 72 heures à l’avance sans prévisibilité, ni compensation. 24 heures avant le début de la nouvelle période de travail, il peut changer d’avis et procéder à son annulation sans contrepartie», explique le communiqué de presse de la SPJ.

«Si l’horaire est modifié avec un préavis inférieur à 72 heures, les heures effectuées sont majorées de 25%. Au-delà de 72 heures, il n’est prévu aucune majoration», précise Jean-Philippe Brandt, officier de communication au DES. Il assure aussi que toutes les heures supplémentaires sont majorées de 25% et que toutes les heures supplémentaires effectuées sur un jour de repos ou de vacances sont majorées de 100%. Des assurances suffisantes pour calmer la grogne qui s’est emparée des forces de l’ordre? Jeudi 29 septembre, l’assemblée de l’UPCP, suivie par celle de la SPJ le 4 octobre a décidé de voter des mesures de lutte face au changement de pratique qui devrait entrer en vigueur le 15 octobre. Ils ont ainsi décidé de boycotter les deux semaines de formation continue et obligatoire à Chamblon dans le canton de Vaud. Quarante policiers, soutenus par 400 de leurs collègues, se sont ainsi fait porter pâles en début de semaine près d’Yverdon selon le quotidien 24 heures. Les policiers ont aussi décidé de se rendre inatteignables en dehors des heures de travail ou des heures de piquet compensées. Le mouvement d’humeur continuera tant que la directive incriminée n’aura pas été retirée.

Le Département n’exclut pas des sanctions contre les policiers

Le DES sanctionnera-t-il les policiers? «Des sanctions dépendront de l’issue des discussions entamées avec les représentants syndicaux.Si les discussions devaient être acceptées par les représentants des syndicats, la direction de la police demandera alors que les actions soient levées», assure Jean-Philippe Brandt, qui précise encore. «Très tôt ce mercredi, une rencontre informelle a eu lieu entre les syndicats de police et l’Etat-major au cours de laquelle il leur a été signifié qu’une marge de manœuvre existait et que des rencontres pouvaient être organisées, comme cela a toujours été le cas depuis le début des travaux relatifs à cette directive en 2015. Celle-ci a été validée et est actuellement à l’essai pour une durée d’une année, à l’issue de laquelle il sera tiré un bilan. Le syndicat et la commission du personnel seront associés à cette évaluation», précise encore le responsable de communication.