Inventer des solutions concrètes

Vaud • Première participation aux communales lausannoises pour Nawel Khemissa, éducatrice sociale et membre du collectif Armoire à Couvertures, qui fournit des biens de première nécessité aux sans-abri à Lausanne. Interview.

Nawel Khemissa. (POP)

Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter aux communales à Lausanne sur la liste Ensemble à gauche?
Nawel Khemissa Je viens du monde associatif et il important pour moi d’avoir des élu.e.s, qui soient vraiment représentatifs des citoyens et des citoyennes, afin d’aborder les problèmes qui touchent le peuple. Le conseil communal est en effet un endroit d’où l’on peut changer les choses, en proposant des solutions concrètes. C’est ce que j’ai par exemple pu constater en travaillant avec la conseillère municipale, Céline Misiégo sur son postulat qui permettra la mise en place de «Casiers solidaires», soit des armoires avec cadenas disposées dans l’espace public à l’attention des sans- abri.
L’instauration d’un treizième salaire pour les auxiliaires de la commune – notamment ceux qui travaillent dans les abris de nuit durant les six mois de froid – ou le versement des rentes au début du mois plutôt qu’à la fin pour les retraité.e.s de la Caisse de pension du personnel communal (CPCL), sont d’autres mesures proposées par notre groupe qui me parlent.

Quelles sont les revendications particulières que vous voulez défendre?

Je veux que Lausanne échappe à la spéculation immobilière. Il faut simplifier les conditions d’accès à un logement abordable. Ce qui n’est pas le cas actuellement, et encore plus pour les personnes, qui sont sous le coup de poursuites financières, ce qui les conduit à «s’exiler» dans des localités en périphérie pour trouver des loyers plus bas. Pour les personnes touchées par le sans-abrisme, il est primordial de pouvoir leur donner accès au logement plutôt que de les cantonner au logement d’urgence.

En tant que mère, un autre sujet qui me touche a trait au manque de places de garderies. Il faut renforcer l’offre, mais celle-ci doit se faire en maintenant une qualité de l’accueil. Il faut conserver un nombre adéquat de professionnel.le.s formé.e.s dans les centres d’accueil de jour et mettre en place davantage de formation continue pour garantir une offre à la hauteur de l’accompagnement que tout parent espère lorsqu’il laisse un bébé de quelques mois dans une institution.

Est-ce que vous vous attendez à une marée verte comme le pronostiquent certains commentateurs?

Plus personne ne peut douter aujourd’hui que l’on doit agir maintenant pour sauver notre planète. Pourtant, je ne crois pas que les Verts ont le monopole de l’écologie. Dans notre parti, on a toujours réfléchi aux notions de préservation de la nature ou de surconsommation, mais notre écologie se veut populaire et non punitive.