Boycott de Cuba

Courrier des lecteurs • Par lettre recommandée, Martin Herrmann a dressé le 21 février dernier ses «vives protestions» à la directrice générale de la Banque Clerc (Bâle) pour «complicité de crimes contre l’humanité» selon lui. Sous l’impulsion de l’intéressé, nous en reproduisons ici des extraits.

Par différentes voies, j’avais pris connaissance de votre refus d’effectuer des versements bancaires à but humanitaire mentionnant Cuba, à l’intérieur de la Suisse. Décision apparemment prise en raison de «sanctions» en vigueur à l’encontre de Cuba.

Il m’est difficile de croire que votre direction ignore que la république de Cuba n’a jamais été cible de sanctions internationales. Que vous ignioriez que le droit international stipule, dans la charte des Nations Unies sous article 2, alinéa 4: «(Les membres) s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies.» Que vous ignoriez que l’assemblée générale de l’ONU vote année après année une résolution contre le blocus mis en scène par un seul pays, sans la moindre légitimité, à l’encontre de tous les traités et du droit international. Que ce blocus constitue dès lors sans aucun doute un crime contre l’humanité. Que ce même pays exempte malgré tout expressément l’aide humanitaire du blocus.

Dès lors, je dois admettre, ou du moins supposer, que votre banque se rend complice de crimes contre l’humanité en toute connaissance de cause. Outré par une telle attitude de la part d’une banque revendiquant, au moins au passé, l’humanité et les relations humaines, je ne peux accepter de maintenir un compte auprès de cet établissement… Compte tenu de la gravité des faits, je me permets de publier cette lettre.