Le Collectif du Roseau ne veut pas plier

Vaud • Un collectif occupe à Lausanne l’auberge de Sauvabelin, vide depuis 2015.

Lieu de promenade chéri des Lausannoises et Lausannois, le lac des Sauvabelin, qui comptait un parc à biches dans le temps, a un problème avec son auberge du même nom. En 2015, l’ancien tenancier de l’auberge jetait l’éponge devant l’ampleur des travaux de mise en conformité à effectuer et remettait les clefs à son bailleur, la Ville de Lausanne. Depuis l’auberge est vide. En 2020, suite à une pétition du Mouvement pour la défense de Lausanne (MDF), qui voulait le maintien du site plutôt que sa destruction, la Municipalité décidait de rénover l’auberge et de lancer une démarche participative afin que tous puissent se prononcer sur ce projet et son affectation.

Coup de tonnerre cette semaine avec l’arrivée dans les lieux de nouveaux locataires, réunis au sein du Collectif Roseau. «Madame Litzistorf, nous vous écrivons cette lettre afin de vous informer que nous vivons depuis quelque temps dans la propriété de la Ville au Chemin des Celtes 1 à Lausanne, communément appelée l’Auberge de Sauvabelin.» C’est par ces mots adressés à la Municipale en charge du logement, de l’environnement et de l’architecture que débute la lettre du Collectif, qui vient d’occuper ce lieu emblématique au nord de la Ville. Dans sa missive, le collectif rappelle que la bâtisse est vide depuis six ans et que des travaux de rénovation ne commenceront pas avant fin décembre 2022. Il précise aussi qu’il propose à la Municipalité de conclure un contrat de prêt à usage, «ceci en échange de certains engagements de notre part, notamment prendre soin des dits bâtiments, payer les charges et quitter les lieux sans histoires le jour venu».

ans un dossier complémentaire, il développe son projet ouvert à tous et toutes, ambitionnant «d’expérimenter des nouveaux modes de vie davantage viables et résilients, tant sur les plans environnemental, social, culturel que politique». Pointant différentes crises (logement, social, culture, environnement), les occupants défendent le recours à l’action directe, notamment l’occupation. «Pour l’heure, la Ville de Lausanne ne semble pas opposée à un contrat de confiance, mais elle ne s’est toutefois pas encore prononcée. Elle demande en effet au préalable de pouvoir venir dans les lieux constater la sécurité et la salubrité des bâtiments ainsi que de rencontrer les occupants pour échanger sur notre projet», affirme le collectif Roseau.

Contactée, la Municipalité confirme. Elle rappelle que l’interpellation urgente traitant du sujet n’a pas encore été débattue par le Conseil communal. Il en va de même avec la décision sur un contrat de prêt à usage par l’exécutif.