A gauche toute, la nouvelle génération

Neuchâtel • Le POP lance sa campagne pour les cantonales du 18 avril, en défendant son programme «Pour n’oublier personne».

Le POP affirme l’importance de renforcer la gauche combative au parlement pour empêcher des coupes dans le social. (DR)

A l’occasion d’une conférence de presse virtuelle, le POP a présenté ses grands axes de campagne pour les cantonales d’avril. «Nous défendrons en priorité le social, l’environnement et l’égalité», a précisé Daniel Ziegler, député et président du parti. La liste comprend 52 noms. «Pour nous, il est important de renforcer le pouvoir de la chambre du peuple face au gouvernement et la gauche combative au Grand Conseil et de s’opposer à la dérive centriste du PS», pointe encore Cédric Dupraz, conseiller communal de la ville du Locle depuis 13 ans et député.
Etat des forces

Le parti compte aujourd’hui 6 député.e.s, inscrit.e.s dans le groupe POPVertsSol, qui comprend 25 élu.e.s, dont 17 écologistes. «Nous espérons maintenir ce score ou l’augmenter d’un.e ou deux élu.e.s supplémentaires», précise Daniel Ziegler, qui se félicite de l’émergence d’une nouvelle génération au parti.

Rappelons que cette année, le scrutin suivra de nouvelles règles. Le nombre d’élu.e.s passera de 115 à 100. L’élection se fera sur une circonscription unique. «Ce qui fait que les personnes les plus médiatiques seront élues et que le bûcheron de la Brévine n’aura aucune chance», déplore Daniel Ziegler. De plus, le quorum passera de 10% à 3% et les conseillers communaux ne pourront plus se présenter au Grand Conseil. Pour l’élection au Conseil d’Etat, qui enregistre 21 postulant.e.s, le POP a validé quatre noms: les Chaux-de-Fonniers Sarah Blum et Julien Gressot, ainsi que les Loclois Cédric Dupraz et Léa Eichenberger, députée suppléante.

Formation et salaire minimum

Députée et conseillère générale, la première met l’accent sur la formation, défendant une formation garantie pour tous jusqu’à 18 ans et une meilleure surveillance du droit des apprenti.e.s. Pour sa part, Cédric Dupraz a mis en exergue des revendications dans le domaine social: affiliation de tous à la LPP, contrôle de l’application du salaire minimum, taxe sur les robots, engagement des travailleurs locaux dans le public et parapublic, défense du filet social. «Chacun a le droit de travailler pour un salaire décent», résume l’élu loclois.

Fustigeant les Trente Glorieuses qu’il rebaptise Trente Ravageuses, le président de la section chaux-de-fonnière du POP et député, Julien Gressot, considère que la défense de l’environnement est nécessaire et transversale et que le canton doit devenir «durable et éco-responsable». «Cette préservation de la nature doit se faire aussi avec des mesures sociales», prévient-il. En ce sens, il regrette que le Plan climat proposé par le gouvernement cantonal mise sur des mesures incitatives plutôt que contraignantes et prévoie des compensations carbone extra-cantonales Il préconise aussi la gratuité des transports publics.

Egalité et soutien à la culture

«Notre programme s’engage aussi pour l’égalité entre les femmes et les hommes, pour les migrants ou pour la communauté LGBT. Nous voulons lutter contre le harcèlement sur les lieux de travail, une reconnaissance du travail gratuit des femmes. Il faut en finir avec les discriminations», revendique Lea Aligizakis, syndicaliste Unia et secrétaire politique du POP.

Gérant d’un bar associatif, Olivier Béroud a rappelé les difficultés que rencontre le secteur du fait du Covid-19 et défend un impôt temporaire sur les bénéfices des entreprises qui ont engrangé des profits. «Nous voulons aussi une couverture à 100% pour les personnes en RHT», précise-t-il. Le renforcement de la santé publique n’est pas oublié. Pharmacien et député, Armin Kapetanovic rappelle la lutte du POP pour le maintien de deux sites de soins aigus dans le canton. Il défend le maintien de la CCT 21 pour le personnel, l’instauration de comités de patientes dans les institutions médicales, un accent sanitaire mis sur la prévention et une gestion des hôpitaux qui ne soient pas uniquement basée sur la concurrence. Technicien dans le milieu du spectacle, Lobsang Blanchard livre un vibrant plaidoyer pour la culture, rappelant son importance tant existentielle qu’économique. «Elle offre aussi de nombreuses retombées financières pour les PME et pour le tourisme.» Il veut la soutenir, notamment à travers un pourcent culturel tel que proposé par la Fédération neuchâteloise des actrices et acteurs culturels (FNAAC).

Pour une politique de gauche

«Malgré la présence de trois élu.es PS au gouvernement depuis 8 ans (dont deux ne se représentent pas), le canton ne mène pas une politique de gauche et le groupe PS au Grand Conseil, comme on le voit chaque année sur le vote du budget, finit pas entériner des coupes dans la santé ou le social, avec l’aide du PLR, Il est donc important de renforcer la gauche combative au parlement et lutter contre l’affaiblissement du pouvoir face à un exécutif tout-puissant», résument Daniel Ziegler et Cédric Dupraz. Ils n’hésitent pas à parler de «centralisme bureaucratique exécutif», en parlant du Conseil d’Etat. Et affirment: «Nous voulons aussi lutter contre la perte de confiance de la population dans la politique.»