Les locataires berlinois se rebiffent

Allemagne • Près d’un million de Berlinois ont voté dimanche en faveur de la proposition, qui était poussée par des organisations militantes et soutenue par Die Linke.

Le référendum organisé dans la capitale allemande sur l’expropriation des logements des grands propriétaires comme Deutsche Wohnen, Vonovia et Akelius, possédant plus de 3000 logements a été soutenu par 56% des participants au scrutin. Près d’un million de Berlinois ont voté dimanche en faveur de la proposition, qui était poussée par des organisations militantes et soutenue par Die Linke. La balle est maintenant dans le camp des nouvelles autorités berlinoises, qui devront rédiger une loi pour la mettre en œuvre, bien qu’elle ne soit pas contraignante. La cheffe de file du SPD et ancienne ministre de la famille du gouvernement Merkl et probable nouvelle maire de Berlin, Franziska Giffey, a déjà annoncé s’opposer au transfert de la propriété du logement à la municipalité, tandis que Die Grüne et Die Linke sont favorables au contenu du référendum. Autre écueil: celui de la légalité de la mesure.

Selon une étude commandée par une association proche du secteur, exclure les coopératives de locataires, dont la plupart possèdent plus de 3000 logements, de la catégorie des «grands locataires» serait inconstitutionnel car cela ne garantirait pas l’égalité devant la loi. Le rapport affirme également que Berlin n’aurait aucune compétence en la matière et que la mesure entrerait en conflit avec le frein à l’endettement constitutionnel. Mais rien n’effraie les membres de l’initiative citoyenne Deutsche Wohnen & Co Enteignen (Exproprier Deutsche Wohnen & Compagnie). «Nous n’acceptons pas les stratégies de blocage ou les tentatives d’interception. Nous connaissons toutes les astuces», a estimé un des porte-parole du mouvement, Kalle Kunkel, en conférence de presse. «Un projet de loi sur la socialisation pourrait être prêt au printemps et introduit au Sénat berlinois, si la volonté politique est là», estime un autre porte-parole, Rouzbeh Taheri.

Die Linke en recul, mais au Bundestag

Le SPD obtient tout juste 25,7% des suffrages. C’est plus que lors des élections précédentes, mais ce score reste historiquement bas. En 1998, le parti obtenait encore plus de 40% des voix. Quant au parti conservateur CDU, avec un résultat encore supérieur à 40% il y a dix ans, il récolte 24,1%, alors que les Verts obtiennent 14,8% contre 11,5% aux Libéraux. Alors que l’AfD maintient un score à deux chiffres, avec 10,2% des voix, Die Linke est en recul. En 2017 avec à sa tête Sahra Wagenknecht, la formation de la gauche combative recueillait 9,2% des voix, elle s’est réveillée ce 27 septembre avec 4,9% des suffrages, ce qui représente 39 sièges sur les 598 du Bundestag. En-dessous des 5% du quorum, elle réussit à maintenir une délégation pour avoir remporté au moins trois mandats directs dans les circonscriptions de Leipzig-Sud et celles de Treptow-Köpenick et de Lichtenberg à Berlin. «Le résultat des élections fait très mal. Mais mettre la tête dans le sac n’est pas la réponse. Nous continuerons à nous révolter contre l’injustice sociale, bruyamment et sans ménagement, nous vous le promettons», a expliqué die Linke sur Facebook.