«Une treizième rente AVS n’est ni pertinente ni compatible avec la situation financière de l’AVS. Fixer des montants différents pour la rente AVS, la rente de survivants et la rente AI serait également incohérent, car cela conduirait à une inégalité de traitement injustifiée», a sèchement expliqué le Conseil fédéral la semaine dernière, retoquant l’initiative de l’Union syndicale suisse (USS), demandant une 13e rente AVS, projet soutenu par la gauche. De quoi énerver la faîtière syndicale, qui entend se battre au parlement et dans les urnes pour faire triompher sa proposition. Et d’expliquer. «Aujourd’hui, la moitié des nouveaux retraité.es touche une rente mensuelle inférieure à 3439 francs (AVS+LPP). Les femmes sont encore plus concernées, car un tiers d’entre elles touche des rentes inférieures à celles des hommes. Beaucoup risquent ainsi de basculer dans la pauvreté qui frappe les personnes âgées. Après déduction des primes-maladie et des loyers, beaucoup n’ont ainsi vraiment plus grand-chose pour vivre avec ce qui reste de leurs rentes», dénonce l’USS,. Celle-ci veut défendre cette assurance, plutôt que des retraites privées ou un 3e pilier inaccessible pour beaucoup.
«Malgré les lacunes toujours plus béantes en matière de rentes, les majorités politiques de la Berne fédérale veulent uniquement développer la prévoyance privée. Or aujourd’hui déjà, seuls les 10% des salaires les plus élevés sont en mesure de verser carrément 6800 francs dans un 3e pilier. Pour tous les autres, l’AVS est la meilleure solution», continue-t-elle, considérant «qu’il y a assez d’argent en Suisse pour garantir des rentes décentes, pas seulement pour les tout gros salaires».
Le Conseil fédéral a aussi rejeté, le 24 novembre, l’initiative populaire de la droite «Pour une prévoyance vieillesse sûre et pérenne» (initiative sur les rentes). Celle-ci demande que l’âge de la retraite AVS soit adapté en fonction de l’espérance de vie moyenne de la population résidante suisse. Cette adaptation doit être effectuée tous les ans par tranches de deux mois au maximum et doit être communiquée aux personnes concernées cinq ans avant qu’elles atteignent l’âge de la retraite. L’âge de la retraite des femmes serait relevé plus rapidement jusqu’à ce qu’il corresponde à l’âge de la retraite des hommes.
