Les « Indignés » arrivent en Suisse

Mobilisation • Non seulement les « Indignados » campent toujours dans les principales villes espagnoles, mais le mouvement s'étend à plusieurs pays européens dont la Suisse.

Non seulement les « Indignados » campent toujours dans les principales villes espagnoles, mais le mouvement s’étend à plusieurs pays européens dont la Suisse.

Parti de la Place Puerta del Sol de Madrid le 15 mai, le mouvement des « Indignés » s’est propagé aux principales villes espagnoles et garde tout son élan. Le 27 mai au matin, les forces de l’ordre ont dispersé violemment le camp de tentes installé sur la Place de Catalogne de Barcelone. La municipalité voulait réserver la place aux supporters du FC Barcelone. Mais le soir, plus de 10’000 jeunes ont réinvesti la place pour un grand concert de casseroles rejoint par des milliers de travailleurs de la santé en lutte contre les mesures d’austérité.

Les « Indignés » ont aussi fait des émules à l’extérieur des frontières espagnoles. Ainsi, depuis le 20 mai, des jeunes ont pris l’habitude de se retrouver sur la Place du Rossio à Lisbonne. Autre pays touché, la France. Après tout, l’opuscule Indignez-vous ! de Stéphane Hessel a été un best-seller. Des rassemblements se sont tenus dans une vingtaine de villes, souvent dispersés par la police comme sur la Place de la Bastille. Mais c’est en Grèce que le mouvement est le plus massif. Depuis le 25 mai, ils sont des dizaines de milliers à envahir les places des principales villes et, notamment, la Place Syntagma d’Athènes (lire en page 2).

Et les p’tits Suisses ne sont pas en reste. A l’initiative de la popiste Tülay Torun, une convocation à été lancée sur Facebook pour le samedi 4 juin dans plusieurs villes de Suisse. « Le mouvement espagnol doit être un exemple pour tous ceux qui en ont marre d’être la marchandise des banques et des patrons, pour tous ceux qui pensent que nos gouvernements représentent les intérêts du capital et non ceux du peuple, pour tous ceux qui trouvent qu’on ne peut plus tolérer ce système où l’enrichissement de quelques-uns passe avant le bien de tous », explique la Neuchâteloise. Le but n’est pas encore d’occuper les places, mais de s’organiser et de préparer la journée du 19 juin. Ce jour-là, les « Indignés », qui commencent à se structurer internationalement, espèrent marquer un grand coup en mobilisant dans toute l’Europe.

Si le mouvement risque à terme de s’essouffler (lire l’analyse de José Bustos), il aura déjà eu le mérite de politiser de nombreux jeunes. Des réformes fiscales à la socialisation des banques, en passant par le salaire minimum ou encore la réduction des budgets militaires, les revendications du mouvement sont celles de la gauche.


« Indigne-toi en Suisse ! », samedi 4 juin à partir de 14h à Genève devant les Bains des Pâquis, à Lausanne à la pl. St-François, à Neuchâtel à la pl. Pury, à La Chaux-de-Fonds à la pl. du marché, à Bienne à la pl. Centrale et à Berne devant le Palais fédéral.