« L’immigration massive » est un faux problème, oui à des salaires dignes !

Thierry Cortat invite à signer et faire signer l'initiative syndicale pour des salaires minimums, mais pas celle de l'UDC sur l'immigration.

Thierry Cortat invite à signer et faire signer l’initiative syndicale pour des salaires minimums, mais pas celle de l’UDC sur l’immigration.

En ce début de 21e siècle, on croirait vivre en plein surréalisme dément. D’une part, on se trouve face à des managers et des cadres supérieurs surpayés avec en plus des parachutes dorés et, d’autre part, des travailleurs de plus en plus sous-payés. Ceux-ci reçoivent un salaire qui ne leur permet pas de vivre décemment. Ce sous-prolétariat doit se tourner de plus en plus vers l’aide sociale. Ainsi l’Etat subventionne indirectement les entreprises qui ne versent pas des salaires décents à leurs travailleurs sous-payés. Cet Etat, tant décrié par la droite bourgeoise et patronale, accorde sans vergogne des avantages fiscaux indécents à des sociétés qui ne sont pas capables de payer correctement leurs employés.
Une enquête réalisée par l’Union syndicale suisse (USS) montre que plus de 85% de la population interrogée est pour la mise en application du principe d’un salaire minimum de 4’000 francs par mois. Cette même enquête montre que les personnes interrogées seraient même d’accord avec un salaire d’environ 4’500 francs par mois. Les syndicats ont justement lancé une initiative pour inscrire le principe du salaire minimum garanti dans la loi.

Déjà les futurs opposants préparent leurs armes contre ce principe. Ici on parle de concurrence faussée, comme si les travailleurs devaient s’opposer les uns aux autres. A croire que le monde du travail serait devenu un champ de bataille où il ferait bon faire la guerre entre travailleurs. La rhétorique du coût exorbitant des salaires en vigueur dans les entreprises est fausse. Les patrons ne pensent-ils pas que les travailleurs sont aussi des consommateurs qui achètent les produits fabriqués par ces mêmes entreprises ?

Des salaires décents permettent de maintenir un volume de consommation à un niveau correct et d’empêcher la recrudescence du chômage. C’est pour ces raisons que j’invite chacun à signer cette initiative, afin de soutenir les travailleurs les plus mal payés de notre pays. Ce serait leur rendre la justice à laquelle ils ont droit.

Des recettes simplistes qui n’ont pas fait leurs preuves

Une fois de plus, le grand parti nationaliste suisse remet l’ouvrage sur le métier. Il réactive son vieux fonds de commerce, la lutte contre l’étranger voleur de travail. C’est bien connu, il ne se prive pas d’une vieille recette qui a fait son succès. Nous sommes à la veille d’élections fédérales. Tout est bon pour rameuter les électeurs, même avec des méthodes de stigmatisation des plus perverses face à celui qui est différent.

Il faut savoir que les étrangers apportent beaucoup à notre pays dans le cadre de l’économie. Bien souvent les travaux de peu de prestige sont exécutés par des étrangers. Le pays a aussi besoin de cerveaux étrangers pour la recherche et le développement. Un pays ne peut pas progresser sans savoir-faire même s’il est étranger, l’avenir d’un pays est à ce prix.

L’UDC veut revenir au contingentement des étrangers. Cette méthode a déjà été mise en application par le passé, sans succès. Le grand parti nationaliste est fort pour faire de la discrimination en tout genre, mais plus que le dénigrement, la tolérance et la compréhension objective des problèmes qui se posent est bien plus utile et efficace pour le pays, que des recettes simplistes qui n’ont pas fait leurs preuves.

J’invite les citoyens de ce pays à prendre le temps de la réflexion, car les étrangers payent aussi des impôts et cotisent aux assurances sociales. Faisons preuve d’humanité pour ne pas empêcher le regroupement familial. Tout simplement en ne signant pas l’initiative « contre l’immigration de masse ».

Thierry Cortat