Le droit de vote, les postes à responsabilités, l’interdiction des violences domestiques, les représentations politiques, tout ça, c’est fait ! Que demandent les femmes d’aujourd’hui, me direz-vous ? Les femmes depuis plus d’un siècle ont initié un travail de réajustement des rapports hommes/femmes. Sur un certain nombre de points elles ont obtenu le minimum syndical. Elles ont remis en question la légitimité des rôles sociaux induits par l’idéologie dominante, judéo-chrétienne à bien des égards.

Si les femmes ont parcouru une grande moitié du chemin vers l’égalité, il reste aujourd’hui l’autre moitié et ce sera aux hommes de faire cette démarche. A part quelques penseurs comme Daniel Welzer-Lang qui a analysé le rôle des hommes dans nos sociétés occidentales, ils sont très peu ceux qui comme les femmes refusent notamment l’injonction sociale des rapports de dominations familiaux. Heureux héritiers du XIXe siècle et de la toute-puissance mâle, nous les femmes savons les hommes peu pressés de rendre les armes. Leur adhésion à la libération des femmes n’est souvent que toute théorique. Dans la pratique, le travail que nécessite la survie de l’espèce, soin des petits, nourriture, hygiène, etc., est encore presque exclusivement à la charge de femmes. Nous ne parlons pas ici « d’aider » les femmes mais bien de changer de paradigme.

Oui, les femmes veulent à travail égal salaire égal mais elles veulent aussi et surtout que l’égalité ne soit pas un concept qui ne s’applique qu’en dehors de l’espace privé et familial. Revendiquer des droits est certes plus facile que de renoncer à ses privilèges, mais il est aujourd’hui évident pour toutes les femmes que si les hommes ne sont pas prêts à ce changement de répartitions des rôles, il se fera néanmoins, mais dans la douleur. Est-ce que les hommes sont prêts à relever ce défi ? Cette page de l’Histoire reste encore à écrire.