« Avec Eric Stauffer, la forêt des Evaux est toujours aussi mal gérée »

Interpellé au cours des abattages forcenés dans le bois public des Evaux, face à l’école primaire et le long du chemin François-Chavaz d’Onex, le chef forestier de l’entreprise privée vaudoise est formel : « Nous faisons ici de l’exploitation forestière ». Sous prétexte de dangerosité et d’apport de lumière une quantité invraisemblable d’arbres, de chênes...

Interpellé au cours des abattages forcenés
dans le bois public des Evaux,
face à l’école primaire et le long du
chemin François-Chavaz d’Onex, le
chef forestier de l’entreprise privée vaudoise
est formel : « Nous faisons ici de
l’exploitation forestière ». Sous prétexte
de dangerosité et d’apport de lumière
une quantité invraisemblable d’arbres,
de chênes particulièrement, a été mise
à bas. Ces chênes, parfaitement sains
pour la plupart, constituaient une ligne
esthétique le long du chemin François-
Chavaz, face aux cimetières. Ils ont été
réduits en bois de chauffage, détruisant
en même temps la beauté de la continuité
forestière. Concernant les
quelques branches qui pouvaient s’avérer
dangereuses, il suffisait de les élaguer.
Il fallait pour cela surmonter deux
travers : la paresse et l’incompétence des
fonctionnaires responsables et surtout
des élus aux commandes. Ils s’en fichent
comme de leur première chemise des
besoins des citoyens-nes en termes de
forêts intelligemment entretenues pour
leur santé et leur bien-vivre. Comme le
dit la nouvelle constitution genevoise,
c’est l’initiative privée qui doit dominer,
les intérêts publics en sont seulement le
complément : on voit de nos yeux le
résultat au niveau de notre patrimoine
végétal commun.

C’était pourtant un des arguments
de campagne électorale du mal nommé
MCG – Mouvement citoyens genevois
– de défendre la forêt publique d’Onex
à la suite des carnages de l’hiver 2006-
2007 et du trafic de bois qui s’en est
suivi. Or, Eric Stauffer est maintenant
conseiller administratif et la forêt est
toujours aussi lamentablement gérée.

C’était un conseiller municipal qui
avait gagné le marché du bois, en s’alignant
sur l’offre de l’Etat qu’il connaissait,
Pierre-Jean Bosson de Bossons
Combustibles. Cerise sur le gâteau de
ce trafic de bois : les beaux fûts des plus
beaux chênes et hêtres avaient disparu
dans la comptabilité pour être vendus
au prix du bois de chauffage. Quelques
milliers de francs volés aux citoyensnes
et contribuables onésiens. Pour
ceux montés au front, il a fallu de longs
mois pour obtenir du très écologiste
René Longet, alors conseiller administratif,
les documents incriminants,
devant pourtant être divulgués sur
demande, selon la loi sur la transparence
administrative, la Lipad.

Affaire classée par Zappelli

Evidemment, l’avocat d’affaires spécialiste
des montages financiers off
shore facilitant le vol d’argent public,
au Panama par exemple, le procureur
général Daniel Zappelli, a classé l’affaire
dénoncée.

Dans la forêt, tout ce qui ne rapporte
pas d’argent est laissé sur place : des
monceaux de branches, des bouts de
troncs éparpillés partout. Les tapis
argentés des anémones sylvies, les
ficaires aux corolles dorées étincelantes
disparaissent sous les décombres ou se
réfugient dans les rares endroits préservés.
Ailleurs, c’est l’ail aux ours ou les
sceaux de Salomon qui disparaissent.
Sans compter les oiseaux et les écureuils
qui désertent les lieux !

Sans un sursaut d’intelligence
civique de la part de nos élus, la forêt
des Evaux proche de l’école primaire va
se transformer en pourrissoir.

Pierre Pittet, Onex