Communales: que d’élections tacites!

Jura • La population du canton élit le 22 octobre ses autorités communales. Mais dans près de la moitié des communes, il n’y aura aucune élection. 39 maires et 29 conseils communaux (sur 55) sont déjà élus.

La difficulté de trouver des candidats pour les fonctions communales a fortement diminué l’intensité des luttes électorales locales. Dans 25 communes, il n’y aura tout simplement pas d’élections le 22 octobre, car tous les postes ont été repourvus tacitement. Cette évolution ne touche pas que les petites communes, puisque sur les onze communes les plus peuplées, il y a huit élections tacites à la mairie. Et c’est donc sans joute électorale que des mairies passent d’un parti à l’autre, comme par exemple du PDC au PS à Courrendlin et Courtételle. Dans ces deux grands villages, c’est aussi pour le Conseil communal (exécutif) qu’il n’y a pas de lutte, comme dans la majorité des communes. Il n’y en a que 20 (36 %, mais 65 % de la population) où le nombre de candidats a dépassé le nombre de conseillers à élire. Dans la plupart des communes, l’élection est donc tacite et dans six autres, elle est totalement ou partiellement «libre», c’est-à-dire que, faute de candidats, les électeurs peuvent choisir n’importe quel citoyen de la commune.

Il y a tout de même des communes qui font exception et notamment Porrentruy, avec cinq candidats à la mairie: PDC sortant, PLR, PS, PCSI (chrétien-social) et un sans-parti. Dans douze autres communes, il y a aussi lutte pour la mairie, mais la gauche n’est guère présente qu’à Clos-du-Doubs, avec un candidat vert, un député PS sur une liste «apolitique», face à un PDC. A Saignelégier, le PS perd la mairie faute de candidat. Elle passera au PDC ou au PCSI.

Majorité de gauche à Delémont?
Si la réélection de Damien Chappuis (PCSI) à la mairie est tacite, la lutte pour les quatre sièges du Conseil communal risque d’être serrée. Celui-ci est élu à la proportionnelle, mais sans possibilité d’apparentements, ce qui a fortement favorisé l’alliance de CS-POP et des Verts à Delémont (et du PS et des Verts à Porrentruy, Haute-Sorne, Courroux, etc.). Actuellement, il y a une conseillère PS, une CS-POP & Verts, une PDC et un PCSI. Les deux élues de gauche se représentent, les deux autres pas. Le PS ne cache pas ses ambitions de conquérir un second siège, il l’avait raté de peu il y a cinq ans. Si le PDC ne semble guère menacé, les sièges du PCSI et de CS-POP & Verts sont moins assurés. Quant au PLR, il ne paraît pas en mesure de reconquérir un siège.
La liste CS-POP & Verts comprend trois candidates, Esther Gelso, conseillère sortante et députée suppléante, Jeanne Beuret, conseillère de ville (toutes deux CS-POP) et Magali Rohner, députée verte, ainsi qu’un candidat vert aussi, Théo Burri.

CS-POP & Verts ont déjà bien commencé leur campagne puisqu’ils ont trouvé 41 personnes et ainsi déposé une liste complète pour le Conseil de ville. Il y a cinq ans, aucune liste ne dépassait 21 candidats et cette fois, seul le PS a aussi déposé une liste complète, les autres se limitant à 20 (PDC, PLR), 13 (PCSI), 7 (UDC) et 2 (P. évang.).
La liste CS-POP & Verts est paritaire (21 hommes, 20 femmes) et relativement jeune, avec une moyenne de 38 ans et 14 personnes de moins de 30 ans. Elle est ouverte, puisqu’à côté de 10 membres du POP et 8 des Verts, une majorité des candidats ne se réclament pas d’une appartenance partisane précise, mais sont pour la plupart actifs dans diverses associations.

Les listes CS-POP & Verts sont donc bien armées pour maintenir le siège au Conseil communal et augmenter le nombre de conseillers de ville et éventuellement permettre une majorité de gauche.