Un vote encore plus serré qu’à Moutier

Jura • Contrairement à Moutier, les communes de Belprahon et Sorvilier ont refusé de rejoindre le Jura. Si le refus a été net à Sorvilier, un recours est très probable à Belprahon, où le résultat a été très serré.

©Stéphane Montavon

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Dimanche dernier, les communes bernoises de Belprahon et Sorvilier, proches de la ville de Moutier, devaient se prononcer à leur tour sur leur rattachement au canton du Jura. A Sorvilier, seule la netteté du résultat (121 à 62) a été une surprise. Sorvilier, bien qu’ayant un exécutif communal à majorité autonomiste, avait déjà voté non (54%) le 24 novembre 2013, lors du vote de l’ensemble du Jura bernois et le village n’est limitrophe ni de Moutier, ni du canton du Jura. Son maire UDF et pro-bernois est même allé jusqu’à remercier le «Dieu d’Israël» d’avoir «incité ses concitoyens à voter non»!

Les autonomistes ne s’avouent pas battus
A Belprahon, situé à moins de 3 km du centre de Moutier, la défaite autonomiste a un goût plus amer, parce qu’elle est serrée, 221 voix contre 214 (soit 51,4% contre 48,6 ou 7 voix d’écart), mais aussi par son contexte: la population a dû se prononcer alors que le sort de la ville de Moutier, suite à plusieurs recours, n’était juridiquement pas définitivement décidé. Or, la commune de Belprahon n’avait demandé le vote communaliste que pour le cas où Moutier choisirait le canton du Jura. En juillet dernier, la députée PSA (Parti socialiste autonome) de Moutier était intervenue au Grand Conseil pour s’inquiéter de la possibilité que les habitants de Sorvilier et Belprahon doivent voter sans connaître le sort définitif de Moutier et suggérait, si les procédures concernant cette ville n’étaient pas closes, de reporter le scrutin. Elle évoquait aussi les possibilités de recours si le vote avait lieu quand même. Recours il y aura certainement, Dominique Crelier, porte-parole de «Belprahon dit oui», l’a annoncé dimanche.

On peut d’ailleurs se demander si les douze recours concernant le vote de Moutier, ainsi que le fait de ne pas les traiter avant le vote des deux villages, n’avaient pas pour but principal d’influencer ce dernier vote. Comme par hasard, c’est le lendemain du scrutin de dimanche que le préfet a annoncé que trois recours n’étaient pas recevables car déposés hors délais. Il aura fallu deux mois pour constater ce simple fait. Ah! la légendaire lenteur bernoise… Une semaine avant le scrutin, on avait également annoncé une plainte pénale liée à un de ces recours, alors qu’elle datait de bien avant et que les faits qu’elle dénonce, sont poursuivis d’office.

La question jurassienne ne s’est donc pas tout à fait terminée dimanche. Les quelques centaines d’autonomistes rassemblés à Belprahon et Moutier ont d’ailleurs continué à scander: «Ce n’est qu’un début, continuons le combat!»