Pour la défense de la santé et du bien commun

Lettre de lecteur • Xavier Carlo veut que la santé soit un bien commun dont l’accès est garanti pour toutes et tous sans aucune discrimination.

La santé est un bien commun dont l’accès doit être garanti pour toutes et tous sans aucune discrimination. L’Etat doit être garant de ce service essentiel à la population et, pour ce faire, des effectifs en suffisance et adéquatement formés doivent être disponibles. On constate le contraire: l’Etat employeur met la pression sur les travailleurs de la santé pour diminuer ses charges car les impôts des entre- prises et des plus riches sont diminués.

Dernier avatar de cet ultralibéralisme: la RFFA, qui représentera un manque à gagner de 145 millions de francs pour l’Etat genevois et des sacrifices supplémentaires pour la fonction publique. C’est dans ce contexte que nos élites ont décidé que l’hôpital ou que d’autres institutions d’intérêt public doivent dégager des bénéfices et être compétitifs (notamment avec le privé).

Pour ce faire, des restructurations et des privatisations (ou tentatives) sont entreprises augmentant la charge de travail pour les employés (ce qui a un effet néfaste sur leur santé) et risquent de diminuer ainsi la qualité des soins. Le style de gestion se calque aussi sur celui du privé. Mais il est impossible de faire fonctionner un hôpital comme une banque ou une multinationale car le but est fondamentalement différent. Un hôpital doit pouvoir fonctionner en garantissant à chaque citoyen l’accès à des soins de qualité sans aucune discrimination et doit avoir un budget adéquat qui garantit l’entier des besoins en soins pour toute la population.

Il est dramatique de constater que dans notre canton, c’est Guy-Olivier Segond (récemment décédé) qui a débuté cette politique en mettant sur pied un comité chargé de trouver des pistes d’économie, en introduisant une nouvelle gestion basée sur la rentabilité et en diminuant les activités les moins rentables (programme caducée). A noter que ce programme était piloté, entre autres, par le banquier Ivan Pictet, par le directeur du Noga Hilton Éric Kuhne et par celui de la Migros Claude Hauser. La composition de ce comité est bien significative de ses desseins ultralibéraux.

A Genève, la grille d’analyse est la même: d’un côté un enrichissement des plus riches qui est permis par la diminution des impôts pour les hauts revenus et les entreprises les plus prospères (13 lois votées en ce sens depuis 1999 qui font perdre à l’État et au Canton environ 1 milliard par an, dont la RIE I de 1998 et la RIE II de 2008). Notre canton a le triste record d’être le plus inégal de la Confédération (40% de la population a 0 franc de fortune et 1,3% possède 60% de la fortune déclarée soit 78 milliards).

Un véritable impôt progressiste qui permet de redistribuer les richesses doit aussi être instauré sur les grosses fortunes de plus de 5 millions de francs, les gains en bourse doivent être taxés intégralement, la valeur réelle fiscale des biens immobiliers (selon EàG une révision à la baisse de cette valeur qui constitue un cadeau aux propriétaires va provoquer une diminution des entrées fiscales de 130 mil- lions de francs) doit être revue à sa juste valeur et le bouclier fiscal doit être immédiatement aboli.

Seule une réponse politique nous permettra de nous sortir de ce marasme qui doit se concrétiser par une convergence des luttes et une unité syndicale et politique de toutes les forces progressistes et alternatives qui ne se reconnaissent pas dans le système capitaliste.